L’affaire fait grand bruit sur la scène politique. Le Premier ministre Ousmane Sonko a publiquement accusé l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et actuel ministre de l’Environnement, Dr Abdourahmane Diouf, d’avoir exercé des pressions pour faire passer des marchés publics universitaires surfacturés. Une accusation qui, selon le leader du Pastef, justifierait la mutation de Diouf. L’Observateur a mené l’enquête pour vérifier ces allégations.
Un projet colossal de 45,3 milliards F CFA
Le marché en question porte sur un vaste programme de construction et de réhabilitation d’infrastructures universitaires – 143 bâtiments neufs et 29 réfections – pour un montant global de 45,3 milliards de francs CFA. Le projet, découpé en cinq lots, concerne plusieurs universités du pays : l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (9,02 milliards), l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (7,88 milliards), les universités Iba Der Thiam de Thiès et Alioune Diop de Bambey (18,02 milliards), l’Université Assane Seck de Ziguinchor (6,78 milliards), ainsi que l’Université virtuelle du Sénégal et l’Université Amadou Mahtar Mbow (3,60 milliards).
D’après les documents consultés par le quotidien du Groupe futurs médias, la procédure d’attribution a été pilotée par la Direction de la maintenance des constructions et équipements de l’enseignement supérieur (Dincees) et par la commission des marchés. Le rôle de Abdourahmane Diouf à ce stade aurait été purement informatif, sans pouvoir d’intervention sur la sélection des entreprises. Son rôle se limitait à la supervision administrative.
Autre élément clé, relève la même source : aucun contrat n’a été signé par le ministre Diouf ni par les entreprises avant son départ, le projet n’ayant été inscrit au budget 2026 que récemment.
La Primature entre en scène
Du côté de la Primature, Ousmane Sonko a dépêché une équipe d’experts pour réexaminer ce contrat. Les entreprises concernées ont été convoquées et auraient accepté d’intégrer des prestations supplémentaires non prévues dans l’appel d’offres initial. C’est cette révision des conditions par la Primature qui aurait nourri les soupçons du chef du gouvernement.
En conclusion, L’Observateur souligne que, si le ton du chef du gouvernement a été particulièrement virulent, aucune preuve tangible ne permet pour l’instant d’établir une implication directe du ministre visé dans une quelconque surfacturation. « Comment parler de surfacturation sur des marchés qui n’ont pas encore été formellement signés ? », s’interrogent les interlocuteurs du journal.
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