Le vice-président de l’ONG JAMRA, Mame Makhtar Guèye, a dénoncé les insultes et propos injurieux qui inondent la page Facebook officielle de la présidence de la République du Sénégal. Dans son communiqué, il qualifie de “honte” et d'”inacceptable outrage à la morale républicaine” cette “avalanche d’insultes et de gros mots que des énergumènes déversent à longueur de journée sur le site internet officiel de la présidence de la République du Sénégal”.
Mame Makhtar Guèye rappelle que cette page constitue la “vitrine digitale, par excellence, de l’Exécutif sénégalais”, accessible depuis n’importe quel point du réseau numérique mondial, qui compte plus de trois milliards d’utilisateurs de Facebook depuis janvier 2025. Il interpelle directement “ces insulteurs, sans foi ni loi, qui bafouent, à longueur de journée, la solennité de cette haute institution”, leur rappelant que le locataire du palais, “fut-il passager et impersonnel, incarne, de facto et de juré, les prestigieux attributs” conférés par la Constitution, notamment : clé de voûte des institutions, gardien de la Constitution, chef suprême des armées, patron du Conseil supérieur de la magistrature, protecteur des arts et des lettres”.
Le vice-président de JAMRA soulignant les conséquences de ces dérives sur l’attractivité économique du pays, rappelle qu’à l’ère du numérique et du “village planétaire” – concept du philosophe canadien Marshall McLuhan dans son ouvrage “The Medium is the Massage” paru en 1967 – “le premier réflexe de tout investisseur s’apprêtant à quérir des partenaires économiques dans n’importe quel pays est de ‘tâter le pouls’ de sa potentielle destination en affaire en consultant d’abord les sites officiels étatiques”.
Selon lui, la page présidentielle a été “finalement transformée en champ de bataille digital, où des internautes rivalisent en invectives, qui atteignent parfois des piques inimaginables en termes de violences verbales”.
Mame Makhtar Guèye insiste sur le caractère institutionnel de la fonction présidentielle : “Le manteau de l’institution présidentielle que porte l’actuel chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, comme le firent ses quatre prédécesseurs, n’est pas sa propriété personnelle ni familiale.”
Il rappelle l’historique des alternances : “Il ne s’agit que d’une charge regalienne (temporaire) à lui confiée par le suffrage universel et se déclinant dès lors comme un patrimoine de la République”. Le responsable de JAMRA évoque les précédents présidents pour illustrer son propos : “Senghor ne l’avait pas emporté avec lui dans son Joal natal, au soir du 31 décembre 1981. Abdou Diouf ne l’a pas emmené non plus à Louga, au soir de la première alternance démocratique du 19 mars de l’an 2000. Abdoulaye Wade ne l’a pas emporté à Kébémer, après avoir perdu le pouvoir le 25 mars 2012. Macky Sall, non plus, n’a pas ‘offert’ ce prestigieux manteau institutionnel à sa famille à Fatick, après la 3e alternance du 24 mars 2024.” Et que “l’actuel locataire du palais de République, Bassirou Diomaye Faye, ne dérogera pas à la règle en emmenant ce manteau à Diaganiao. Aucune de ces éphémères incarnations humaines de l’institution présidentielle n’en est le véritable propriétaire !”
Le vice-président de JAMRA de lancer un appel solennel : “Alors, bayiléén saaga yi, té respecter suñuy institutions, qui n’appartiennent à personne !”
Il révèle également qu’une “vaste traque de ces malfrats, qui se cachent lâchement derrière leurs smartphones, a été lancée par les autorités compétentes, avec les cyberpatrouilleurs de la DSC (Division spéciale de la cybercriminalité) en première ligne, pour mettre hors d’état de nuire ces malfrats du numérique qui ternissent sans vergogne l’image de nos institutions, pour de la partisanerie politicienne”.
Mame Makhtar Guèye conclut par un avertissement : “Les adresses IP peuvent aisément être géolocalisées, afin que chacun puisse assumer les conséquences de ses actes délictuels devant le procureur !”
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