EGYPTE: La branche politique des Frères musulmans dissoute par la justice

 

La justice égyptienne a ordonné samedi la dissolution du Parti Liberté et Justice, aile politique des Frères musulmans. La confrérie des Frères musulmans, déclarée «organisation terroriste», avait été interdite par la justice en septembre 2013.

La décision de justice ne mentionnait pas à l’époque sa branche politique, ce qui rendait possible sa participation aux élections législatives. Avec la décision de samedi, les Frères musulmans -dont était issu l’ancien président islamiste déchu par l’armée Mohamed Morsi- ne peuvent plus officiellement participer aux consultations électorales.

Avant l’éviction et l’arrestation de M. Morsi, Liberté et Justice avait remporté toutes les élections depuis sa création en 2011. Ce parti avait vu le jour au lendemain de la révolte populaire ayant chassé du pouvoir Hosni Moubarak. Depuis, le nouveau régime réprime dans un bain de sang les Frères musulmans.

La Cour administrative suprême a «dissout le parti Liberté et Justice parce qu’il a violé la loi qui régit la vie des partis politiques», précise l’arrêt de la haute juridiction. Selon les médias gouvernementaux, cette décision de justice est finale et non susceptible d’appel.

Après que des millions d’Egyptiens furent descendus dans la rue pour réclamer son départ, M. Morsi a été déposé et arrêté le 3 juillet 2013 par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi.

Répression sanglante

Un mois après, le nouveau pouvoir dirigé de facto par le général Sissi devenu maréchal, s’est lancé dans une impitoyable répression de toute manifestation pro-Morsi. Depuis, policiers et soldats ont tué plus de 1400 manifestants pro-Morsi et emprisonné plus de 15’000 Frères musulmans ou sympathisants.

La quasi-totalité des cadres de la confrérie islamiste -comme de Liberté et Justice- sont emprisonnés et jugés dans divers procès pour lesquels ils encourent la peine de mort. Et, comme le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, des centaines de Frères ont été condamnés à la peine capitale dans des procès de masse expéditifs, dénoncés notamment par l’ONU.

(ats/afp/reu/Newsnet)