
Les nouvelles violences ont coûté la vie à au moins cinq Palestiniens, au moment où le conflit entre dans son deuxième mois.
Selon les autorités médicales à Gaza, deux Palestiniens à moto ont été tués dans un des bombardements menés samedi. Trois mosquées ont par ailleurs été bombardées. Les corps de trois Palestiniens ont été découverts sous les décombres de l’une d’entre elles.
Les frappes aériennes, qui ont duré toute la nuit, ont également touché trois maisons. Les chasseurs israéliens ont aussi mitraillé des secteurs non habités. Depuis minuit, l’armée israélienne dit avoir bombardé plus de 30 sites sans en détailler la liste.
Les Palestiniens ont pour leur part tiré 15 roquettes sur des villes du Sud israélien samedi sans faire de dommages ni de blessés, a indiqué une porte-parole de l’armée israélienne.
Des Palestiniens ont également été tués en Cisjordanie occupée, le territoire fief des nationalistes palestiniens du Fatah et siège de l’Autorité palestinienne. Un Palestinien est mort d’une blessure par balle après des heurts avec l’armée israélienne dans la ville d’Hébron, apprend-on de source médicale.
Médiation dans l’impasse
Après une trêve de 72 heures, les hostilités ont repris vendredi faute d’accord au Caire: Israël refuse toujours de lever le blocus qui asphyxie la bande de Gaza. Israéliens et Palestiniens se rejettent la responsabilité de l’échec de ces négociations. Malgré tout, la médiation se poursuivait samedi en Egypte.
Selon une source diplomatique au fait des discussions, la recherche d’une solution devrait prendre au moins deux jours. L’un des points les plus sensibles serait la demande par Israël de garanties que le matériel de construction qui sera envoyé à Gaza ne servira pas à creuser de nouveaux tunnels permettant aux militants palestiniens de s’infiltrer en Israël.
Depuis la rupture de la trêve, Israël dit avoir compté 65 tirs de roquettes sur son territoire. Deux civils israéliens ont par ailleurs été blessés par un tir de mortier vendredi.
Près de 2000 morts
La riposte de l’armée israélienne a fait cinq morts vendredi à Gaza, dont un garçon de 10 ans près d’une mosquée de la ville. Les autres victimes ont été tuées dans le sud de l’enclave.
Selon un décompte des autorités de Gaza, l’opération «Bordure protectrice» a fait près de 1900 tués côté palestinien, pour la plupart des civils. Israël recense 64 militaires et trois civils tués. L’opération avait été enclenchée le 8 juillet par Israël après une recrudescence des tirs de roquettes palestiniens.
Le conflit a suscité un tollé à l’étranger et d’incessants appels à un cessez-le-feu à Gaza. Les Etats-Unis, dont Israël est le plus proche allié dans la région, ont notamment fait part de leur inquiétude quant au nombre élevé de victimes civiles palestiniennes.
Des manifestations de soutien aux Palestiniens ont à nouveau eu lieu dans plusieurs métropoles du monde. A Paris, Londres ou le Cap (Afrique du Sud), des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour demander l’arrêt de l’«agression israélienne» et la «levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza».
Obama sceptique
Après la reprise des hostilités, vendredi, Barack Obama s’est exprimé dans un entretien accordé au quotidien New York Times. Il a émis des doutes sur la capacité du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et du président palestinien Mahmoud Abbas de parvenir à des accords de paix du style de ceux de Camp David en 1978 ou de ceux d’Oslo en 1993.
L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont lancé un appel conjoint à Israël et au Hamas «à revenir immédiatement à un cessez-le-feu».(afp/Newsnet)