
Le déblaiement de la place s’est déroulé au milieu de bagarres et de pneus en feu.
Dans une ambiance tendue, les services communaux sont arrivés en début de matinée sur la place de l’Indépendance, coeur de la protestation de l’hiver, et le boulevard Khrechtchatik qui la traverse. Ils étaient soutenus par des habitants de la capitale ukrainienne.
Quelques heures plus tard, la chaussée était prête à être rendue à la circulation, coupée depuis presque neuf mois. Seules quelques tentes restaient en place dans l’après-midi sur l’esplanade piétonne. Des camions-bennes se remplissaient d’amas hétéroclites de matelas, palettes de bois, lits superposés….
«Mes deux fils combattent dans l’est. Ceux qui restent sur le Maïdan au lieu d’aider l’armée alimentent la propagande des médias russes et de Poutine», a expliqué Serguiï Zakovinski, 57 ans.
Dégradation
Le Maïdan a été occupé jour et nuit au plus fort de la contestation proeuropéenne par des dizaines de milliers de manifestants, dont d’influents artistes, dignitaires religieux et représentants de la classe moyenne. Mais le campement a connu ces derniers mois une nette dégradation.
Ne restaient que les représentants les plus radicaux de groupes d’«autodéfense». Les réactions de rejet de la population allaient croissant, après des bagarres entre militants alcoolisés, voire des fusillades entre factions de manifestants.
«Ils discréditent le Maïdan et doivent partir au plus vite», a ajouté Serguiï Zakovinski. Et de poursuivre, désignant une boîte pleine de cocktails Molotov: «Contre qui comptent-il les utiliser?»
Trois blessés
Les occupants ne se sont pas laissé faire et de nombreuses bagarres ont éclaté. Ils ont mis le feu à un tas de pneus, provoquant un épais dégagement de fumée. «Nous devons continuer à contrôler le pouvoir», s’est justifié Mykola, 27 ans, batte de baseball à la main.
La police a fait état de trois blessés et l’atmosphère restait tendue dans l’après-midi. De vifs éclats de voix retentissaient au milieu des attroupements sur la chaussée, devant la scène. Une première tentative de nettoyer la place jeudi a échoué, après des heurts entre forces de l’ordre et manifestants.
Présent samedi, M. Klitschko a expliqué aux contestataires qu’il était temps de partir. «Ce n’est plus l’EuroMaïdan», surnom du mouvement proeuropéen, a-t-il justifié. «Nous avons construit ces barricades pendant plusieurs mois, maintenant il est temps de les démonter».(ats/Newsnet)