CORÉE DU NORD: Pyongyang tire des missiles pour l’arrivée du Pape à Séoul

 

Le pape François est arrivé jeudi à Séoul pour la première visite papale en Asie depuis 15 ans, avec pour objectif de renforcer le développement du catholicisme sur le continent et plaider pour la réconciliation intercoréenne. Après avoir survolé la Chine, l’Airbus A330 «Michelangelo Buonarotti» d’Alitalia a atterri à 10H15 locales (01H15 GMT) à l’aéroport Incheon, accueilli sur le tapis rouge par la présidente Park Geun-Hye et des écoliers qui lui ont offert des fleurs.

Le souverain pontife s’est ensuite engouffré dans une petite voiture noire, souriant et saluant de la main la foule nombreuse massée au bord des routes.

Pour manifester son mécontentement, Pyongyang a effectué des tirs qui ont commencé à 09H30 (00H30 GMT) depuis un site voisin du port de Wonsan, dans l’est du pays. Les missiles ont été tirés en direction de la mer de l’Est (ou mer du Japon) à une distance d’environ 220 kilomètres, selon un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.

«Ils auraient été mis à feu par un lance-roquettes multiple de 300 millimètres», a-t-il dit, ajoutant que la Corée du Sud avait relevé son état d’alerte le long de la frontière.

Message de réconciliation

Arrivé dans la matinée à Séoul, non loin du 38e parallèle sur lequel a été tracée la frontière entre les deux Corée, le pape François doit lancer un message pour tenter d’aider à la réconciliation entre le sud capitaliste et le nord communiste.

Il célèbrera une «messe pour la paix et la réconciliation» sur la péninsule coréenne en la cathédrale de Myeong-dong à Séoul, le 18 août, au cinquième et dernier jour de sa visite en Corée du Sud.

Les autorités de Pyongyang, qui ont refusé que des catholiques nord-coréens viennent rencontrer le pape, garantissent en principe la liberté de culte, inscrite dans la Constitution. Mais selon un récent rapport de la Commission de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme dans l’Etat communiste, les chrétiens pratiquant leur foi en dehors des associations officielles s’exposent à des persécutions.

La Corée du Nord avait exigé de la Corée du Sud qu’elle renonce à des exercices militaires annuels avec les Etats-Unis, prévus pour démarrer lundi, sous peine de précipiter les deux pays «au bord de la guerre».

Message à la Chine

Le pape, qui envoie systématiquement un message aux autorités des pays qu’il survole lors de ses déplacements à l’étranger, a transmis ses «meilleurs voeux» au président chinois Xi Jinping et à ses «concitoyens». Il a imploré «la bénédiction divine de paix et de bien-être» pour la Chine.

Lors de la visite de Jean-Paul II en Corée du sud il y a 25 ans, Pékin lui avait refusé l’accès à son espace aérien. Le Vatican et la Chine, qui compte plusieurs millions de catholiques, n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1951.

La béatification à la porte de Gwanghwamun à Séoul de Paul Yun Ji-chung et 123 autres martyrs des débuts du christianisme en Corée est le deuxième objectif du voyage papal.

Une manière d’honorer la résistance des chrétiens asiatiques face aux nombreuses persécutions du passé, et de souligner le rôle des laïcs dans l’Eglise, puisque la foi chrétienne s’est répandue à travers des laïcs lettrés.

Le pape prononcera onze discours, en italien et en anglais. Les grandes étapes seront le vendredi, jour de l’Assomption et de la fête nationale, célébrés avec une messe dans le World Cup Stadium de Daejeon, en présence notamment de proches des victimes de la catastrophe du ferry Sewol (293 morts en avril dernier).

Le samedi, plusieurs centaines de milliers de fidèles sont attendus à la béatification des 124 martyrs à Séoul. Le dimanche il rencontrera au «sanctuaire du martyr inconnu» de Haemi les évêques de toute l’Asie, moment pour délivrer un message au continent.

(afp/Newsnet)