CORÉE DU SUD: Le pape appelle Séoul et Pyongyang au dialogue

 

Le pape François est arrivé jeudi à Séoul pour une visite de cinq jours en Corée du Sud. Son objectif: renforcer le catholicisme sur le continent et plaider pour la réconciliation intercoréenne. La Corée du Nord a répondu à ce pieux message par une salve de missiles tirés en mer.

Le pape a été accueilli à l’aéroport Incheon par la présidente sudcoréenne Park Geun-Hye et des écoliers qui lui ont offert des fleurs. Il a également rencontré sur le tapis rouge deux transfuges nord-coréens et des proches des victimes du ferry Sewol.

Devant Park Geun-Hye et les autorités du pays, le pape argentin a salué «les efforts entrepris en faveur de la réconciliation et de la stabilité sur la péninsule coréenne, et encourage ces efforts, car ils constituent le seul chemin vers une paix durable».

S’exprimant pour la première fois en anglais dans un cadre officiel, il n’a a aucun moment désigné le régime communiste de la Corée du Nord. En tant que chef religieux, il a évité de jeter de l’huile sur le feu, même si les allusions aux injustices, aux persécutions et au déploiement de forces devaient s’adresser d’abord à Pyongyang.

Le souverain pontife s’est ensuite engouffré dans une petite Kia noire spécialement construite pour lui, souriant et saluant de la main la foule nombreuse massée au bord des routes.

Pyongyang fait du bruit

Presque au même moment, la Corée du Nord tirait en mer trois missiles de courte portée. Le régime communiste de Pyongyang utilise régulièrement ce genre de moyen pour manifester son mécontentement et menacer Séoul, ainsi que ses alliés.

La présidente Park Geun-Hye qui le recevait à la Maison Bleue, sa résidence officielle, a rappelé que «plus de 70’000 familles restent divisées» depuis la partition de la péninsule à la fin de la guerre (1950-53).

«Nous voulons réaliser la réunification», a-t-elle dit tout en soulignant: «La Corée du Nord doit renoncer à son programme nucléaire». Pyongyang soutient que celui-ci est destiné à des fins civiles, mais Séoul et Washington soupçonnent le régime de vouloir se doter de missiles balistiques à charge nucléaire.

Eglise prospère

En raison du décalage horaire, le programme du premier jour sera allégé pour le pontife de 77 ans: cérémonie à la «Maison bleue», en présence de 800 personnalités du pays, puis rencontre avec ses 35 évêques.

Le catholicisme prospère en Corée du Sud, «tigre» asiatique à la croissance fulgurante où Jean-Paul II s’était déjà rendu en 1989. Les chrétiens, toutes catégories confondues, y sont plus nombreux que les bouddhistes. Les catholiques (10,7% de la population) y forment une Eglise vivante, influente, mais menacée par un certain embourgeoisement que le pape devrait secouer.

Message au continent

Vendredi, jour de l’Assomption et de la fête nationale, François célébrera une messe dans le World Cup Stadium de Daejeon. Un moment fort de cette visite sera la béatification, samedi à la porte de Gwanghwamun à Séoul, de Paul Yun Ji-chung et 123 autres martyrs des débuts du christianisme en Corée.

Dimanche, le pape rencontrera au «sanctuaire du martyr inconnu» de Haemi les évêques de toute l’Asie. Ce sera le moment pour lui de délivrer un message au continent. Enfin, François célébrera une «messe pour la paix et la réconciliation» sur la péninsule coréenne en la cathédrale de Myeong-dong à Séoul le lundi 18 août, au cinquième et dernier jour de sa visite en Corée du Sud.

(afp/Newsnet)