
Les États-Unis avaient affirmé mi-août être parvenus à briser le siège des djihadistes de l’État islamique (EI) autour des monts Sinjar. Et pourtant, l’urgence humanitaire semble toujours d’actualité dans cette zone montagneuse où des milliers de Yézidis ont trouvé refuge.
C’est en tout cas ce qu’affirme jeudi 28 août The Guardian sur la base de témoignages mais aussi d’images satellites. Le quotidien a exploité des prises de vue réalisées par le cabinet ImageSat international le 21 août. Les analystes ont repéré des personnes et des camions sur le versant sud des monts Sinjar. «Il n’y a pas de bétail, pas de tente et pas d’agriculture à proximité», a déclaré Alex Imas, du cabinet interrogé. «Les personnes qui ont fui ici n’ont rien.»
Aide humanitaire
Au début du mois, des largages humanitaires américains et britanniques avaient été effectués via des avions cargo. Mais d’après les témoignages recueillis par le quotidien, de nombreuses personnes ne sont pas parvenues à en bénéficier.
«Ici il n’y a pas d’eau, pas de nourriture, pas une seule cigarette à fumer. Parfois, mon frère me trouve un morceau de pain, mais je suis trop malade pour le manger. Je veux juste partir d’ici », a confié Abu Sulaiman, un Yézidi de 58 ans toujours sur place.
Pour rappel, les États-Unis ont abandonné mi-août l’idée d’organiser une mission d’évacuation des réfugiés après avoir constaté qu’il y avait «beaucoup moins de Yézidis sur le mont Sinjar que craint auparavant» et qu’ils vivaient «dans de meilleures conditions qu’attendu précédemment».
Réfugiés encerclés
Sur place, la situation semble pourtant désespérée. Au-delà des conditions de vie extrêmes, c’est la présence des djihadistes qui menace le plus les personnes toujours bloquées sur place. «Nous avons besoin des armes aujourd’hui plus que la nourriture ou de l’eau», a déclaré Salim Hassan, un combattant Yézidi sur place. Il affirme que des combattants de l’EI encerclent toujours cette montagne, bloquant les deux voies d’accès possibles.
Les Yézidis forment l’un des plus petites minorités d’Irak et son menacés d’extermination par les combattants. Ils sont considérés comme des païens par la loi islamique et même comme des «adorateurs de Satan» par l’État islamique.
(Newsnet)