
Relevant le «mépris» de la Russie à l’égard de ses obligations internationales, le secrétaire général de l’Alliance Anders Fogh Rasmussen a demandé à Moscou d’arrêter son soutien aux séparatistes et de prendre des mesures «immédiates et vérifiables» pour apaiser la situation.
L’OTAN estime que plus de 1000 soldats russes combattent en Ukraine. «Cela défie tous les efforts diplomatiques en cours pour trouver une solution pacifique», a poursuivi le secrétaire général.
En outre, l’organisation ne fermera pas la porte à l’Ukraine si ce pays souhaite rejoindre l’Alliance, a ajouté M. Rasmussen après la réunion d’urgence des ambassadeurs.
L’Ukraine veut rejoindre l’OTAN
Kiev avait renoncé à son projet d’adhésion en 2010 sous le gouvernement prorusse de l’époque. Mais vendredi, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a annoncé que son gouvernement allait relancer le processus.
Le Kremlin n’a pas officiellement réagi. Toutefois Vladimir Poutine a rappelé que la Russie, «qui ne souhaite pas être engagée dans des conflits à grande échelle», est en mesure de faire face à toute menace.
Forcer Kiev à négocier
Pour le président russe, il faut contraindre Kiev à négocier avec les séparatistes. Ces derniers affrontent les forces armées ukrainiennes depuis près de cinq mois dans l’est du pays.
Mikhaïl Khodorkovski, un des opposants les plus en vue de Vladimir Poutine, a accusé vendredi Moscou de mentir sur son implication dans le conflit en Ukraine. Il a appelé les Russes à se mobiliser pour mettre fin à une guerre «inégale».
Marioupol sous la menace
Sur le terrain, des soldats ukrainiens sont encerclés et sans renforts depuis plus d’une semaine dans la ville d’Ilovaïsk, à 40 km au sud-est de Donetsk. Vladimir Poutine a demandé aux rebelles de leur ouvrir un «couloir humanitaire».
Si Kiev a perdu le contrôle de la ville de Novoazovsk, prise selon l’armée ukrainienne par des troupes russes, «l’Ukraine ne rendra pas les armes et ne se mettra pas à genoux devant l’agresseur», a assuré le porte-parole de l’armée Andriï Lyssenko.
Tous les regards sont désormais tournés vers Marioupol (460’000 habitants), port stratégique sur la mer d’Azov. Le gouverneur pro-Kiev de la région de Donetsk, Sergueï Tarouta, a appelé les habitants à mettre sur pied un «bataillon» pour se défendre.
Réaction de l’OSCE
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n’a jusqu’ici pas de preuves d’un déploiement de troupes régulières russes en Ukraine.
Mais diverses sources ont confirmé que le nombre de volontaires russes «impliqués dans ces combats» est plus grand qu’attendu, a indiqué vendredi la présidence suisse de l’organisation.
En soirée, Didier Burkhalter a appelé au respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine. Il a exhorté les dirigeants concernés a traduire leur engagement pour la paix «par des progrès significatifs et la poursuite de leur dialogue à cette fin». Les propos du président de la Confédération sont cités dans un communiqué de l’OSCE.
Sanctions contre la Russie
Les ministres européens des Affaires Etrangères ont préparé le terrain vendredi soir à un renforcement des sanctions contre la Russie.
«Il y a un consensus qu’il faut une réponse plus ferme», a indiqué une source diplomatique européenne, à l’issue de la première journée d’une réunion ministérielle informelle à Milan. «Il reviendra aux chefs d’État et de gouvernement de décider» lors du sommet qui les réunira samedi à Bruxelles.
Les Etats-Unis ont déclaré vendredi que les démentis apportés par la Russie à son ingérence dans le conflit ukrainien n’étaient en rien crédibles et que son engagement aurait des coûts économiques supplémentaires. «Ces démentis sont totalement dénués de crédibilité», a déclaré à la presse Josh Earnest, porte-parole de la Maison blanche.
Nouveau prêt du FMI
Par ailleurs, le FMI a approuvé le versement d’un nouveau prêt de 1,4 milliard de dollars (1,3 milliard de francs) en faveur de l’Ukraine.
(ats/Newsnet)