
L’armée irakienne a lancé samedi une offensive pour briser le siège imposé par l’Etat islamique (EI) à une ville turcomane. Washington cherche pour sa part à former une large coalition pour combattre ce groupe responsable de terribles exactions en Irak et en Syrie.
Les djihadistes sunnites ultra-radicaux de l’EI, qui posent une menace sans précédent selon les Occidentaux, sont engagés depuis 2013 dans la guerre en Syrie. Ils mènent depuis le 9 juin une vaste offensive en Irak, proclamant un califat sur les vastes qu’ils contrôlent à cheval dans ces deux pays voisins.
Alors que le conflit en Syrie devient de plus en plus complexe, des Casques bleus de l’ONU pris dans d’intenses combats sur le plateau du Golan ont été évacués en nombre. Le sort de 116 d’entre eux, retenus captifs par des rebelles syriens ou bloqués dans leurs positions, restait par ailleurs incertain.
Sur le front irakien, l’armée appuyée par des miliciens chiites et combattants kurdes, a lancé un assaut pour desserrer l’étau autour de la ville turcomane chiite d’Amerli, à 160 km au nord de Bagdad, assiégée depuis plus de deux mois par l’EI, selon des responsables.
«Nettoyage ethnique»
Les djihadistes de l’EI, accusés de «nettoyage ethnique» par l’ONU, ont commis de nombreuses exactions dans le nord de l’Irak, notamment contre les minorités yazidie et chrétienne, dont des dizaines de milliers de personnes ont réussi à prendre la fuite. Samedi, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a annoncé que l’EI avait «vendu» en Syrie «au moins 27» femmes de la minorité yazidie capturées en Irak.
Alors que les forces irakiennes n’ont repris que très peu de secteurs aux djihadistes , le ministère de la Défense a annoncé avoir reçu des hélicoptères de combat russes Mi-28 pour les aider dans leur lutte.
«Cancer de l’EI»
Dans une tribune dans le New York Times, le secrétaire d’Etat John Kerry, attendu dans la région après une réunion de l’Otan les 4 et 5 septembre, a appelé à une «réaction conjuguée conduite par les Etats-Unis et la plus large coalition de nations possible» contre l’EI.
«Nous ne permettrons pas au cancer de l’EI de s’étendre à d’autres pays. Le monde peut affronter ce fléau, et au bout du compte le vaincre», a-t-il assuré, en dénonçant les intentions «génocidaires» de l’EI.
Les monarchies du Golfe veulent des détails
Se déclarant prêtes à agir «contre les menaces terroristes», les monarchies du Golfe ont réclamé «plus de détails» sur la «coalition» réclamée par Washington, après que le roi saoudien Abdallah a prévenu l’Occident qu’il serait la prochaine cible des djihadistes en l’absence d’une réaction «rapide».
Sur le terrain, en Syrie, des Casques bleus dont les nationalités n’ont pas été précisées ont été évacués du plateau du Golan à travers un point de passage contrôlé par l’armée israélienne.
(ats/Newsnet)