UKRAINE: La Russie hausse le ton face à la «menace» de l’OTAN

 

 

La Russie a prévenu mardi qu’elle réagirait à la «menace» que constitue le renforcement annoncé de la présence de l’OTAN près de ses frontières. Moscou accuse les Occidentaux de jouer l’escalade dans la crise ukrainienne. L’UE est prête à introduire cette semaine encore de nouvelles sanctions.

Un conflit européen

Alors que se multiplient les mises en garde concernant l’éclatement d’un conflit de grande échelle en Europe, le secrétaire-adjoint du Conseil de sécurité russe a annoncé un «ajustement» d’ici à la fin de l’année de la doctrine militaire russe pour prendre en compte l’apparition de nouvelles «menaces».

Mikhaïl Popov a cité les printemps arabes, le conflit en Syrie ainsi que la situation en Ukraine et la réaction occidentale.

«Je n’ai aucun doute sur le fait que le rapprochement de l’infrastructure militaire des pays membres de l’OTAN des frontières de notre pays, y compris par l’élargissement du bloc, aura sa place parmi les menaces militaires extérieures», a-t-il assuré, dans un entretien à l’agence russe Ria-Novosti.

«Politique de détérioration»

Ces propos font écho aux projets de l’Alliance atlantique d’adopter lors de son sommet de jeudi et vendredi au Pays de Galles un plan de réactivité (Readiness action plan, RAP), en réponse à l’attitude de la Russie dans la crise ukrainienne, perçue comme une menace directe par certains pays membres (Etats baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie).

«Tous les faits témoignent de la volonté des autorités des Etats-Unis et de l’OTAN de poursuivre leur politique de détérioration des relations avec la Russie», a dénoncé M. Popov. Mais le responsable n’a pas précisé quels seraient les contours de la nouvelle doctrine russe.

Selon le «New York Times», l’Alliance atlantique veut mettre sur pied une force de 4000 hommes capable de répondre en 48 heures, avec le soutien de certains anciens pays du bloc soviétique comme la Pologne, aux mouvements de troupes russes.

Décision vendredi de l’UE

Faute de changement de position de Moscou, l’UE a, elle, menacé d’introduire dans la semaine de nouvelles sanctions contre l’économie russe, déjà au bord de la récession. Les pays membres de l’UE prendront une décision sur un nouveau train de sanctions contre Moscou d’ici vendredi, a déclaré mardi la ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, devant le Parlement européen.

Quatre secteurs seront visés: la défense, les technologies à double usage civil et militaire et la finance.

Par ailleurs, la déclaration de Vladimir Poutine dans laquelle le président russe affirme être en mesure de prendre Kiev en deux semaines s’il le souhaite a été sortie de son contexte. Rebondissant sur l’interprétation du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, un conseiller du Kremlin pour les Affaires étrangères, cité par l’argence Itar-Tass, a tenu à modérer la pensée de la présidence russe.

Personnes déplacées en nette hausse

Pour sa part, le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a indiqué mardi que plus d’un demi-million de personnes ont été déplacées par les combats en Ukraine. Elles sont au moins 260’000 à avoir fui les combats dans l’est du pays en Ukraine et le même nombre en Russie.

A Genève, le Haut Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres a averti que s’il n’est pas mis fin à ce conflit, il aura «des conséquences humanitaires désastreuses» et pourrait «déstabiliser toute la région». Il a évoqué le précédent de la guerre dans les Balkans, entre 1992 et 1995, et s’est déclaré très préoccupé quant à la possibilité «de déplacements majeurs de population».(ats/afp/Reuters/Newsnet)