Même ton, même ambiance. Le procès de Karim Wade a repris ce mercredi 03 septembre dans la même ambiance qu’hier. Des débats houleux. Des déballages, des révélations, des piques et empoignades. Dés le début du procès, le procureur spécial de la CREI Alioune Ndao a attaqué avec des questions relatives aux comptes de Monaco supposés appartenir à Karim Wade. « Comment se fait-t-il que Karim Wade, Pape Pouye, Karim Bourgi, Ibrahim Aboukhalil Bourgi, ont simultanément ouvert des comptes à la Julius Banque de Monaco», s’interroge Alioune Ndao.
Juste après le parquet spécial, Me Yerim Sow de la partie civile embraie sur les voitures attribuées à l’ancien ministre des Infrastructures, de la Coopération internationale, des Transports aériens et de l’Energie. “Est ce qu’il maintient la
déclaration selon laquelle certains de ses voitures sont des cadeaux de chefs d’Etat étrangers ? « Considère-t-il que les cadeaux des chefs d’Etat lui appartiennent ou appartiennent au peuple Sénégalais. Avant que son papa ne soit président, avait-il reçu de cadeaux de chef d’Etat étranger”, enchaine Me Yerim Sow.
Karim Wade n’a pu rester insensible à l’assaut de Me Yérim Sow. Il fait ainsi entorse à sa stratégie de défense. L’ancien président de l’Agence nationale pour l’Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI) de se laisser aller dans des révélations. « Me Yerim Sow que faites-vous des cadeaux que mon père vous faisiez lorsque vous sortiez du palais nuitamment avec de grosses enveloppes que vous n’arriviez même pas à porter», lui a-t-il asséné. Ce qui plonge la salle dans une extase. Un brouhaha enveloppe la salle d’audience et perturbe pendant quelques secondes le procès.
Il ne s’est pas limité en si bon chemin. Il se paie encore la tête de la Cour avec le dossier de Singapour qui ne serait nullement sorti dans les interrogatoires. “Monsieur le Président, permettez-moi de vous rappeler que vous ne m’avez pas posé de questions concernant le compte de Singapour”, soutient Karim Wade avant d’avancer: “je voudrais faire des précisions sur la commission rogatoire liée aux comptes de Singapour, car à ma connaissance il n’est pas encore parti du Sénégal”, raille le fils d’Abdoulaye Wade.
Le président de la Cour, Henri Grégoire Diop suit le prévenu dans ses railleries: “puisse que vous le savez, vous êtes mieux informé que nous”, lui rétorque t-il.
Karim revient à la charge pour dire, “alors je voudrais que vous accélériez les commissions rogatoires des comptes de Singapour pour qu’on puisse édifier les Sénégalais. J’aimerais que vous suspendiez le procès pour quelques jours et je vous signe les papiers dont vous avez besoin pour aller à Singapour et si vous y trouvez un franc m’appartenant, je vous donne l’autorisation de tout rapatrier au Sénégal. Le président Macky Sall peut décider de composer une délégation pour aller à Singapour et non attendre la commission rogatoire qui n’est jamais partie et qui ne reviendra pas”.