
Drapées dans des esteladas, le drapeau indépendantiste rayé rouge et jaune, frappé d’une étoile blanche, portant des maillots jaunes où est inscrit «Voie catalane vers l’indépendance», des centaines de milliers de personnes, selon les organisateurs, se sont donné la main pour réclamer un référendum d’autodétermination dans cette région du Nord-Est de l’Espagne.
Tout est symbolique : l’heure, 17h14, parce qu’elle fait écho à la date du 11 septembre 1714, jour de la prise de Barcelone par les troupes franco-espagnoles à l’issue de la guerre de Succession, qui a débouché sur une réduction draconienne de l’autonomie de la Catalogne.
A l’heure dite, les participants se prennent par la main, en criant «Independencia».
Lieux symboliques
Les lieux où passe la chaîne ont été choisis pour attirer l’attention du reste du monde, comme autour de la basilique de la Sagrada Familia de Gaudi, à Barcelone, ou dans le Camp Nou, le stade de l’équipe de football du FC Barcelone.
«En dépit des tentatives du gouvernement d’aller contre la volonté du peuple, nous voulons montrer que nous allons obtenir l’indépendance de manière pacifique», affirme Albert Garcia, un médecin de 60 ans qui agite une grande estelada.
Au Camp Nou, les espoirs sont les mêmes
«La consultation ne peut plus être retardée. Le sentiment est désormais très fort et ce n’est pas bon de repousser le processus. Nous sommes en démocratie. Nous devons aller de l’avant», affirme aussi Arnau Ivern, un étudiant en physique de 18 ans.
Les images aériennes prises par la télévision catalane à travers la région montrent une interminable ligne jaune formée par une multitude de personnes alignées le long des routes, dans les villes et les villages. Dans un champ, au bord d’une route nationale, s’étale une immense senyera, le drapeau catalan.
La chaîne humaine devait ainsi parcourir 86 communes le long du littoral méditerranéen, selon l’Assemblée nationale catalane (ANC), l’association indépendantiste organisatrice.
Une année particulière
«Chaque année pour la Diada, il y a beaucoup d’ambiance dans le village. Mais cette année il y a quelque chose de particulier», confiait Teresa Forn, une commerçante ambulante de 53 ans qui vendait drapeaux et chemises aux couleurs catalanes dans la rue principale d’Arenys de Munt, un village indépendantiste situé au nord de Barcelone.
Cette journée «sera historique», avait promis Carme Forcadell, la présidente de l’ANC, qui attendait plus de 400’000 personnes, un an après une gigantesque manifestation indépendantiste à Barcelone.
(ats/afp/Newsnet)