La reconstruction de la couche d’ozone est en bonne voie

 

 

La reconstitution d’ici à quelques décennies de la couche d’ozone protégeant la terre est en bonne voie, grâce à l’action internationale engagée contre les substances appauvrissant l’ozone, selon un rapport de l’ONU publié ce mercredi 10 septembre. Toutefois, certains substituts utilisés sont de puissants gaz à effet de serre.

Selon l’évaluation réalisée par près de 300 scientifiques, la couche d’ozone, relativement stable depuis 2000, devrait revenir à son niveau de 1980 avant le milieu du siècle aux latitudes moyennes et dans l’Arctique.

Dans l’Antarctique, le trou d’ozone continue de se former chaque année au printemps. Il est prévu qu’il continue d’en être ainsi pendant la majeure partie du siècle, étant donné que les substances appauvrissant l’ozone perdurent dans l’atmosphère, même si les émissions ont cessé.

La couche d’ozone stratosphérique protège la terre des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil. Sans le Protocole de Montréal, adopté en 1987, et les accords annexes, les niveaux atmosphériques de substances appauvrissant l’ozone auraient pu décupler d’ici à 2050.

«Ce sont de bonnes nouvelles», a réagi Stefan Reimann, du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA), l’un des principaux auteurs de l’étude. «Cela montre que l’interdiction de substances nocives pour la couche d’ozone est efficace», a-t-il déclaré à l’ats.

Cancers de la peau évités

Selon les experts, le Protocole de Montréal aura permis d’empêcher deux millions de cas de cancer de la peau chaque année d’ici à 2030, d«éviter des dommages aux yeux et aux systèmes immunitaires humains et de protéger les espèces sauvages et l’agriculture.

«L’action internationale en faveur de la couche d’ozone constitue une avancée majeure dans le domaine de l’environnement», a souligné le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Michel Jarraud.

«Ces résultats devraient nous encourager à faire montre du même niveau d’urgence et d’unité pour s’attaquer au défi encore plus grand du changement climatique», a-t-il affirmé.

L’élimination progressive des substances appauvrissant l«ozone, comme les CFC (chlorofluorocarbones) et les halons, a eu en outre des retombées positives pour le climat mondial, car beaucoup de ces substances sont également des gaz à effet de serre. En 1987, les substances appauvrissant l’ozone représentaient environ 10 gigatonnes d’émissions équivalant CO2 par an.

Le Protocole de Montréal a permis de réduire ces émissions de plus de 90%. «Cette baisse est près de cinq fois supérieure à l’objectif annuel de réduction des émissions pour la période 2008 à 2012 du Protocole de Kyoto sur les changements climatiques», souligne Thomas Peter, de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), qui a contribué au rapport de l’ONU.

Le scientifique avertit en même temps: «Ces gains pour le climat risquent d’être remis en cause par l’utilisation des produits de substitution».

Effets nuisibles des substituts

Le rapport publié par l’OMM et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) affirme que l’augmentation rapide de certains produits de remplacement risque en effet d’aboutir à des effets climatiques dommageables.

Ces substituts, les hydrofluorocarbones (HFC), ne nuisent plus à la couche d’ozone. Mais beaucoup d’entre eux sont de puissants gaz à effet de serre. Ils représentent actuellement environ 0,5 gigatonne d’émissions équivalent CO2 par an, lesquelles progressent à un rythme d’environ 7% par an.

Si elles ne sont pas maîtrisées, ces émissions devraient contribuer très sensiblement aux changements climatiques dans les prochaines décennies. Le remplacement de la combinaison actuelle de HFC à fort potentiel de réchauffement de la planète par des composés de remplacement ou des technologies de conception nouvelle permettrait de limiter ce risque, affirme le rapport de l’ONU.

(ats/Newsnet)