Le Pakistan tente de protéger ses villes des inondations

 

 

Le sinistre a touché plus d’un million de personnes et de nombreuses terres arables.

Les inondations provoquées par les fortes pluies de mousson ont causé la mort de 450 personnes au Pakistan et en Inde. Elles ont notamment affecté la province du Cachemire, où 300’000 à 400’000 habitants restent coupés du monde côté indien.

Elles descendent désormais vers le sud et la province pakistanaise du Pendjab, où l’armée a utilisé jeudi des explosifs pour faire sauter des digues et détourner les flots des villes de Multan (2 millions d’habitants, coeur de l’agriculture et de la production de coton) et Muzaffargarh (150’000 habitants).

Les militaires avaient fait de même mercredi pour protéger une autre grande ville de la région, Jhang, d’où 10’000 personnes prisonnières des flots ont été évacuées selon Rizwan Naseer, un responsable des services de secours.

Selon l’Autorité pakistanaise de gestion des catastrophes (NDMA), les inondations ont fait 257 victimes et affecté 1,1 million de personnes à travers le pays.

Secouristes attaqués en Inde

En Inde, la colère est montée ces derniers jours face à la lenteur des secours. Le premier ministre Narendra Modi a présidé mercredi soir une réunion d’urgence, des informations ayant fait état de secouristes attaqués par des victimes mécontentes.

Narendra Modi a souligné que sa priorité était la distribution de nourriture et d’eau dans les zones les plus touchées, notamment autour de Srinagar, capitale d’été du Cachemire indien. Il a demandé à son administration un effort «massif» pour assurer un minimum d’hygiène et empêcher des épidémies.

Il a également ordonné à son ministre de l’Intérieur d’envoyer des responsables dans cette région himalayenne où le gouvernement est très critiqué pour son incapacité à coordonner les secours.

Triste souvenir de 2010

Les autorités locales ont indiqué ne pas pouvoir encore évaluer le nombre de personnes mortes dans ces inondations, les pires depuis un siècle dans cette région. Nombre d’habitants restent privés d’électricité et d’eau potable et les hôpitaux peinent à faire face.

Le Pakistan a été frappé par des inondations estivales annuellement depuis 2010, année du pire déluge de son histoire avec 160’000 km2 inondés (soit 20% de la superficie du pays).

La catastrophe avait fait 1800 victimes et affecté 20 millions de Pakistanais, privant le pays de près de 10 milliards de dollars de revenus (9,35 milliards de francs).

(ats/afp/Newsnet)