ECOSSE: Le ton monte entre partisans et opposants à l’indépendance

 

L’Ordre d’Orange, fondé en 1795 pour protéger les intérêts de la communauté protestante en Irlande, participait au rassemblement de samedi 13 septembre. Ses dirigeants expliquent qu’ils se sentent tenus de manifester aux côtés de leurs «frères écossais».

La plupart des militants orangistes avaient revêtu une tenue d’apparat, drapeau de l’Union Jack au vent. Ils étaient accompagnés de dizaines de petites fanfares venues de toute l’Ecosse – territoire comptant 32% de protestants et 16% de catholiques – et de l’Irlande du Nord voisine.

Les partisans du «non» à l’indépendance écossaise remporteraient le référendum du 18 septembre avec 54% des voix contre 46% pour les indépendantistes. Ce sondage, publié samedi, a été réalisé pour le camp du maintien de l’Ecosse au sein du Royaume-Uni.

Un non retentissant

Les manifestants estiment que les indépendantistes menacent leur culture et leur histoire. «Aujourd’hui, nous sommes rassemblés ici à Edimbourg pour faire entendre notre retentissant non» à l’indépendance, a harangué Henry Dunbar, grand maître de la loge écossaise, à la foule qui se rassemblait au Meadows, un vaste parc posé au pied du château d’Edimbourg.

«Nous sommes fiers de faire partie du Royaume-Uni. Nous sommes ici pour galvaniser le vote en faveur du non», a-t-il martelé sous les applaudissements de ses troupes qui chantaient le God Save The Queen et s’époumonaient dans leurs cornemuses.

«Nous sommes une famille depuis plus de 300 ans, nous vivons ensemble, nous travaillons ensemble, nous couchons ensemble et je ne vois pas pourquoi ça devrait changer», a confié George Atkin, un ancien soldat ayant servi en Irlande du Nord.

Embarras des nationalistes

Du côté de la campagne officielle pour le non, on s’est bien gardé de s’associer à la manifestation orangiste, affichant pour programme principal, samedi, le déplacement de l’ex-premier ministre travailliste Gordon Brown dans l’est du pays.

Nombre d’Ecossais favorables au maintien dans le Royaume-Uni voyaient d’un oeil inquiet les tentatives extérieures à la province – aux possibles effets pervers – qui chercheraient à dicter aux quatre millions d’électeurs ce qu’ils doivent faire. Cela vaut aussi pour les visites du Premier ministre conservateur David Cameron ou du chef de l’opposition Ed Miliband.

Menaces de rétorsion

Mais, après 307 ans d’union avec l’Angleterre, la campagne tourne surtout autour de l’avenir de l’économie écossaise en cas de victoire des indépendantistes.

Samedi, le vice-président du Parti nationaliste écossais (SNP), Jim Sillars, a annoncé que des entreprises comme les banques ou la compagnie pétrolière BP qui ont exprimé leurs craintes en cas de victoire du «oui» pourraient être exposées à des mesures de rétorsion.

«Avec ce référendum, il est question de pouvoir. Par conséquent, lorsque nous aurons une majorité de ‘Oui’, nous nous en servirons pour réclamer des comptes à BP et aux banques», a-t-il dit dans les médias écossais.

Risque de nationalisation

Le camp nationaliste accuse David Cameron d’avoir orchestré dans les derniers jours avant le scrutin une campagne d’intimidation impliquant le patronat britannique sur le thème des incertitudes économiques et financières d’une Ecosse indépendante.

Mais les propos de Sillars vont bien plus loin que les dénonciations portées par le chef du SNP, Alex Salmond. «Dans une Ecosse indépendante, BP devra apprendre la signification du mot nationalisation, partielle ou totale», a-t-il ajouté. Il a ensuite précisé à la BBC qu’il avait bien brandi la menace d’une nationalisation mais pour attirer l’attention des médias sans pour autant qu’un tel projet soit sur la table.

(ats/Newsnet)