
La Commission européenne a exhorté les Etats membres de l’UE à rattraper «le temps perdu» dans la lutte contre Ebola. Au cours de leur réunion, les commissaires ont dégagé de nouvelles contributions et fait avancer un projet français de centralisation des évacuations sanitaires.
L’UE «doit présenter en tant que telle un très fort engagement» lors de la réunion internationale organisée fin septembre par l’ONU à New York, a plaidé la commissaire à l’Aide humanitaire, Kristalina Georgieva. Elle a appelé les Etats membres à «chiffrer» d’ici là leurs contributions, pour compléter l’enveloppe de quelque 150 millions d’euros (181 millions de francs) déjà débloquée par Bruxelles.
«Nous devons isoler la maladie»
Au cours de la réunion, une dizaine de pays ont fait part de leur engagement à débloquer des fonds et des moyens, dont l’Allemagne qui a indiqué être disposée à accueillir des malades.
«Cela marque un moment important contre Ebola», s’est félicitée la ministre française de la Santé, Marisol Touraine, selon laquelle Paris est avec Londres «aux avant-postes» contre l’épidémie. «Mais il faut un cadre, des relais», a-t-elle souligné, se félicitant du soutien à la proposition française d’un mécanisme pour assurer les évacuations sanitaires du personnel humanitaire.
La Commission s’est engagée à «lancer sans délai les préparatifs» pour une telle coordination. «Si nous voulons envoyer du personnel sanitaire et humanitaire sur place, nous devons leur assurer que nous pouvons les rapatrier», a indiqué le commissaire à la Santé, Tonio Borg.
«Nous devons isoler la maladie, mais surtout pas les pays», a-t-il aussi insisté, face aux tentations des compagnies aériennes de couper les ponts avec les pays touchés, au premier rang desquels la Guinée, le Sierra Léone et le Liberia.
L’appel de Kofi Annan
Dans l’autre côté de l’Atlantique, le président américain Barack Obama va demander au Congrès américain une enveloppe de 88 millions de dollars (82 millions de francs) pour lutter contre le virus Ebola en Afrique de l’ouest, a rapporté lundi le Wall Street Journal.
Quant à l’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, il a lancé à Genève un appel urgent à une aide accrue aux pays touchés par l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Il faut des mesures rapides et exceptionnelles, a-t-il dit.
«Des ressources supplémentaires doivent être d’urgence mobilisées pour que les pays touchés aient les moyens de contrôler et d’endiguer les progrès mortels de cette épidémie», a déclaré le président de la Fondation Kofi Annan.(ats/Newsnet)