
Après qu’ils se sont rendus à la gendarmerie du Caylar (Hérault), «ils se sont vu notifier leur garde à vue et, conformément à la procédure, ils seront remis à un juge anti-terroriste», a indiqué le colonel Patrick Mascaro, commandant de la gendarmerie du département ce mercredi 24 septembre. Leurs avocats vont se rendre sur place pour assister leurs clients qui, selon eux, veulent s’expliquer.
Les trois hommes avaient atterri la veille à Marseille sans être interpellés par les forces de l’ordre. Ils ont loué une voiture à l’aéroport de Marseille pour se rendre mercredi à la gendarmerie de Caylar (Hérault), où ils ont trouvé porte close et ont appuyé sur l’interphone pour signifier leur volonté de s’expliquer.
L’arrivée en France des trois hommes soupçonnés d’avoir mené le jihad en Syrie a été entourée d’une série de ratés. Le ministre français de la Défense a accusé mercredi les autorités turques d’être à l’origine du «gros cafouillage» provoqué la veille par leur interpellation ratée.
En plus de cet imbroglio entre Paris et Ankara, Jean-Yves Le Drian a confirmé que le système de contrôle des passeports était en panne au moment de l’arrivée des trois hommes à Marseille, parmi lesquels figure le beau-frère de Mohamed Merah, le tueur de sept personnes en 2012 à Toulouse et Montauban.
Confusion totale
La confusion la plus totale a régné mardi sur leur sort avant que le ministère de l’Intérieur, qui avait d’abord annoncé leur arrestation à Orly, confirme qu’il ne les avait pas interpellés, les présumés djihadistes ayant pris un autre vol.
Ce pataquès s’explique par le fait que les services de sécurité français n’ont pas été prévenus à temps par les autorités turques d’un changement de destination. Les trois hommes appréhendés en Turquie devaient arriver à Paris mais ont finalement été embarqués dans un appareil pour Marseille.
A leur arrivée, les trois hommes ont passé les contrôles sans encombre et se sont étonnés de repartir libres de l’aéroport, ont rapporté mardi leurs avocats.
Menacés par l’Etat islamique
Un des avocats explique que les trois hommes voulaient à tout prix quitter la Syrie et que l’un d’eux a demandé à son avocat de contacter l’ambassade de France à Ankara pour organiser leur retour en France. L’avocat de Mohamed Merah, qui conseille aujourd’hui sa soeur Souad, a dit mardi avoir été en contact à plusieurs reprises avec le compagnon de Souad, quand celui-ci était détenu en Turquie.
C’est en voulant quitter la Syrie que les trois hommes auraient été arrêtés et jugés en tant qu’espions français selon le récit du compagnon de la soeur de Mohamed Merah.
«Ils sont persuadés d’avoir été condamnés à mort par l’Etat islamique et c’est pour cette raison qu’ils ont tout fait pour s’échapper et qu’ils se sont livrés à la police turque et ont demandé l’aide et la protection des autorités turques.»
(ats/Newsnet)