Le gouvernement hongrois a évoqué ce vendredi 26 septembre la nécessité d’augmenter ses réserves de gaz, quelques heures après l’annonce que l’opérateur hongrois de gazoducs FGSZ avait suspendu la livraison de gaz à l’Ukraine, une mesure aussitôt regrettée par Kiev.
La fourniture de gaz à l’Ukraine a cessé «pour une durée indéterminée jeudi à 16h00 GMT», selon un communiqué de FGSZ jeudi soir.
Nécessité de travaux
«Nous remplissons (nos réserves de gaz) à un bon rythme», a justifié vendredi matin le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, dans un entretien téléphonique à la radio Kossuth: «Nous atteindrons bientôt 60% de remplissage et nous allons accélérer».
FGSZ avait simplement indiqué jeudi soir avoir pris cette mesure afin de pouvoir répondre à une augmentation de la demande intérieure de gaz en Hongrie. L’opérateur de gazoduc évoquait aussi la nécessité de travaux sur le poste de transit gazier de Beregdaroc, à la frontière entre la Hongrie et l’Ukraine, en vue d’accroître l’arrivée de gaz en Hongrie.
Juste après une rencontre avec Gazprom
L’arrêt des livraisons hongroises intervient quelques jours après une rencontre à Budapest entre Viktor Orban et le président du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller.
Selon l’agence MTI, les deux hommes ont discuté lundi des travaux préparatoires au projet de gazoduc russo-italien South Stream, qui doit passer par la Hongrie, et de «la fourniture stable et sûre de gaz naturel pour l’hiver».
FGSZ indique avoir fourni quotidiennement 16,8 millions de mètres cubes de gaz à l’Ukraine depuis mars 2013.
En fin de soirée, le groupe public ukrainien Naftogaz, qui a des contrats avec des compagnies d’Europe occidentale pour importer du gaz en Ukraine via la Hongrie, a confirmé que l’arrivée de gaz était interrompue.
Coupure russe
Naftogaz a «regretté profondément» la décision «inattendue et inexpliquée» de l’opérateur hongrois. Naftogaz appelle FGSZ à «respecter ses obligations contractuelles et la législation de l’Union européenne» régissant les flux de gaz entre la Hongrie et l’Ukraine dans les deux directions.
Selon le groupe ukrainien, la décision hongroise «va à l’encontre des principes fondamentaux du marché unique de l’énergie de l’Union européenne».
La Russie a arrêté en juin ses livraisons de gaz à l’Ukraine, qui refuse la hausse des prix imposée par Gazprom dans le contexte de la crise entre Kiev et Moscou et qui a accumulé, selon la Russie, 5,3 milliards de dollars d’impayés.
(afp/Newsnet)
