FRANCE: Il a assassiné une adolescente pour «ressentir des émotions»

 

Lewis P., jeune homme de 21 ans à la personnalité trouble, soupçonné d’avoir sauvagement assassiné en 2012 une camarade de lycée pour «ressentir des émotions», doit comparaître à partir de lundi devant la cour d’assises de l’Aisne à Laon.

«Fasciné par les tueurs en série et la violence»

«C’est un jeune homme qui s’est abreuvé de films d’horreur, fasciné par les tueurs en série et la violence. Malgré ses airs froids et insensibles, il a pris conscience de son acte et a envie de raconter sa vérité et son parcours de vie», a expliqué à l’AFP son avocat Cyrille Bouchaillou.

Lors de sa garde à vue, le jeune homme, élève en terminale littéraire au style gothique et animé de «pulsions morbides», avait admis avoir prémédité le meurtre de Sonia, une camarade de 17 ans d’un autre lycée, qu’il a tuée de nombreux coups de couteaux pour «se sentir vivant et ressentir des émotions».

Il ressentait «l’envie de donner la mort»

La jeune fille scolarisée au lycée Julie-Daubié de Laon avait disparu le 19 avril 2012 à la fin d’une matinée de cours. Le lendemain, après l’ouverture d’une enquête pour disparition inquiétante, une lycéenne s’était rendue à la gendarmerie en état de choc et déclarait aux enquêteurs avoir reçu les confidences de Lewis P., son ex-petit ami, qui se vantait d’avoir tué Sonia.

Elle rapportait également aux gendarmes que l’accusé avait tenté de la pousser du haut des remparts de la ville en janvier 2012, quelques semaines après leur séparation.

Interpellé à la sortie de son lycée, Lewis P. avait reconnu les faits en expliquant qu’il ressentait depuis longtemps «l’envie de donner la mort» avant d’indiquer l’emplacement du corps de Sonia, dissimulé sous des tôles près des ruines de l’abbaye Saint-Vincent sur les hauteurs de la ville.

Fascination pour la mort

Selon les enquêteurs, le jeune homme, muni de vêtements de rechange pour éviter les traces de sang, de gants et d’un couteau de cuisine, avait invité la victime le 19 avril 2012 en début d’après-midi dans cet endroit isolé, sous prétexte de lui offrir un cadeau.

«S’il ne revendique aucune appartenance au satanisme, il a une fascination pour la mort et la souffrance qui y fait penser», avait expliqué Olivier Hussenet, le procureur de Laon évoquant l’univers «particulièrement macabre» du suspect.

Selon son avocat, l’accusé, inconnu des services de police ou sociaux, cadet d’une fratrie de cinq enfants, a «basculé dans une fixation morbide à son passage en seconde».

Réclusion à perpétuité

«Son look gothique lui permettait d’avoir un genre auprès des filles avec qui il essayait d’entretenir une sorte de séduction mortelle, notamment avec le jeu du foulard dont plusieurs épisodes avaient été signalés à l’administration du lycée», a souligné Me Bouchaillou.

Après sa mise en examen pour assassinat, l’accusé a été hospitalisé un mois dans un service psychiatrique avant d’être placé à l’isolement à la prison de Laon.

En avril, il avait pris en otage brièvement un surveillant à l’aide d’une arme artisanale pour être «transféré dans un quartier disciplinaire», avait-il expliqué devant le tribunal correctionnel de Laon qui l’a condamné pour ces faits à 18 mois de prison.

Les jurés de la cour d’assises devraient rendre leur verdict mercredi après trois jours d’audience. Lewis P. encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

(afp/Newsnet)