Un rite funéraire favorise la propagation du virus Ebola

 

Il y a des facteurs aggravants en Afrique de l’Ouest qui contribuent à une «véritable tempête» de virus Ebola. Parmi ceux-ci, une population croissante, des décennies de guerre civile, la corruption généralisée des gouvernements, les systèmes de santé dysfonctionnels et une méfiance croissante envers la médecine occidentale, selon Peter Piot, directeur de la London School of Hygiene and Tropical Medecine. Scientifique renommé, ce médecin a codécouvert en 1976 le premier cas d’Ebola en République démocratique du Congo.

Sous-secrétaire général des Nations unies de 1994 à 2008, Peter Piot constate que les croyances traditionnelles de certaines parties d’Afrique facilitent la propagation du virus. «Les rites sont très forts, explique le médecin belge. L’un d’eux est un rite funéraire qui consiste à ce que l’entier de la famille d’un mort touche le cadavre. Et la famille prend un repas en présence du corps sans vie.»

Les rites funéraires qui impliquent de toucher ou d’embrasser le corps de la personne décédée alimentent l’épidémie mortelle. Les cadavres peuvent encore abriter le virus Ebola et transmettre la maladie à des personnes vivantes. Les Eglises de la région ont fermé ou modifié certaines pratiques, en particulier la Cène, dans le but de freiner la propagation de la maladie.

Peter Piot s’adresse désormais aux pratiquants des cultes traditionnels africains qui pensent que le but de la vie est de devenir un ancêtre, et que des rites funéraires particuliers sont nécessaires pour mettre le passage du défunt dans l’autre monde.

On notera que des travailleurs humanitaires occidentaux ont été tués par des habitants qui suspectent les étrangers de répandre la maladie et non de l’arrêter.(24 heures)