Ebola: un nouveau cas suspect à Washington

La chaîne américaine NBC a annoncé, ce vendredi 3 octobre, le rapatriement de son équipe envoyée au Libéria, pays le plus touché par Ebola, à la suite de la contamination d’un cameraman. Aux Etats-Unis, un cas suspect a été annoncé à l’université Howard, à Washington. Le cameraman avait été engagé mardi pour servir d’assistant à la spécialiste des questions de santé pour NBC Nancy Snyderman. Immédiatement après avoir constaté l’apparition des premiers symptômes, il s’est isolé et a consulté un médecin. Il s’est ensuite rendu à l’antenne locale deMédecins sans frontières pour y subir un test de dépistage. Le reste de l’équipe rentre par vol spécial La présidente de NBC Deborah Turness a précisé qu’il serait évacué vers un centre spécialisé. «Par principe de précaution», a-t-elle ajouté, le reste de l’équipe, ne présentant pourtant aucun symptôme, serait «rapatrié par vol spécial et se placerait en quarantaine pendant 21 jours», durée d’incubation du virus. Il s’agit du quatrième Américain contaminé dans ce pays et du premier journaliste étranger atteint depuis le début de l’épidémie. «Les médecins sont optimistes sur son cas», a indiqué le père du cameraman, Mitchell Levy, dans un message aux proches, publié par la chaîne. Autre cas suspect à Washington Un autre patient, présentant des symptômes similaires à ceux provoqués par le virus et qui a récemment voyagé au Nigeria, a été hospitalisé vendredi à Washington. «Nous pouvons confirmer qu’un patient a été admis à l’hôpital universitaire Howard dans un état stable, à la suite d’un voyage au Nigeria, et qu’il présente des symptômes qui pourraient être ceux d’Ebola», a indiqué Kerry-Ann Hamilton, porte-parole de l’université Howard. Un médecin rapatrié à Francfort «Par extrême prudence, nous avons activé les protocoles adéquats de contrôle des maladies, y compris l’isolement du patient», a précisé Mme Hamilton. Au même moment, un médecin ougandais travaillant pour une ONG italienne était hospitalisé dans un «état très grave mais stable» à Francfort, dans l’ouest de l’Allemagne. Il a été contaminé en Sierra Leone. Arrivée de l’aide cubaine Ce pays a reçu jeudi un renfort appréciable dans la bataille contre Ebola, avec l’arrivée de 165 médecins et infirmiers cubains.«Cela fera une différence dans la lutte», a dit la secrétaire d’Etat à la Santé Madina Rahman en les accueillant. Médecins Sans Frontières, en pointe dans la lutte, avec 3000 employés, dont quelque 250 internationaux, et près de 3300 patients pris en charge, a déploré l’inadéquation de l’aide internationale. L’organisation réclame des équipes médicales plutôt que des fonds. Manque criant de personnels de santé Outre le manque criant de personnels de santé, le scepticisme persistant d’une partie de la population face au virus complique les efforts pour l’enrayer. «Il y a beaucoup de malades à West Point, mais les gens ici ne croient toujours pas qu’Ebola existe vraiment, parce qu’ils n’ont pas vu quelqu’un mourir», a expliqué Jessica Neufville. La jeune femme de 16 ans est membre d’un groupe d’adolescentes dans ce bidonville, l’un des plus grands d’Afrique de l’Ouest. Le Texas en alerte Dans le sud des Etats-Unis, les autorités texanes ont déclaré suivre plus de 100 personnes entrées en contact plus ou moins direct avec un Libérien dont la maladie s’est déclarée après son arrivée. Dix d’entre elles sont jugées à haut risque. L’homme est arrivé à Dallas le 20 septembre en provenance du Libéria, sans symptôme. Il n’était donc pas encore contagieux, et a été diagnostiqué tardivement, avant d’être placé en quarantaine. Les autorités sanitaires ont également annoncé le confinement à domicile de quatre membres de sa famille, jusqu’au 19 octobre, à l’expiration des 21 jours d’incubation. Moitié des morts au Libéria De son côté, le chef de la nouvelle Mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER), Anthony Banbury, poursuit en Sierra Leone sa tournée des pays principalement touchés. Le Libéria, qui compte pour plus de la moitié des 3338 morts sur 7178 cas recensés par l’Organisation mondiale de la Santé, «l’ensemble des 15 provinces signalent désormais des cas» et le virus se propage des zones urbaines vers les campagnes reculées, selon la présidente Ellen Johnson Sirleaf. (ats/Newsnet)