LÉGISLATIVES: La droite remporte les élections en Bulgarie

 

Le parti de l’ex-premier ministre Boïko Borissov a recueilli près de 33%, selon des comuniqués publiés ce lundi 6 octobre. Il devrait lui manquer de 36 à 38 sièges pour atteindre la majorité absolue.

Le GERB (Citoyens unis pour le développement de la Bulgarie, droite), conduit par Boïko Borissov, a recueilli exactement 32,6% des voix après le décompte de 97% des suffrages. Les socialistes du PSB, qui dirigeaient la coalition gouvernementale sortante, ont subi de leur propre aveu une «lourde défaite» avec environ 15% des voix.

Les résultats définitifs seront publiés mercredi.

La tâche de former le prochain gouvernement, le cinquième en moins de deux ans, va être rendue encore compliquée par la forte fragmentation du Parlement, au sein duquel huit partis, un record, seront représentés.

Autre signe de la désaffection des citoyens à l’égard de la classe politique, le taux de participation – moins de 50% – a été le plus faible depuis que la Bulgarie est sortie du communisme il y a un quart de siècle.

Pourparlers dès lundi

Boïko Borissov a tiré dès dimanche soir les conclusions de ce scrutin présenté comme celui de «la dernière chance». «Dans cette configuration, je ne vois pas comment un gouvernement peut être formé», a déclaré l’ex-premier ministre d’un air sombre à la presse.

Le chef du GERB semble toutefois vouloir relever le défi et s’est déclaré prêt à prendre «tous les risques» pour gouverner le pays. Il a annoncé que des discussions internes auraient lieu dès lundi au sein de sa formation pour décider de la marche à suivre.

Illustration probable des difficultés qui l’attendent, un dirigeant du Bloc réformiste, considéré comme l’allié le plus probable du GERB, a d’ores et déjà prévenu qu’il ne saurait envisager un retour de Boïko Borissov au poste de Premier ministre.

Soutiens ponctuels

«Avec un Parlement aussi fragmenté, il va être difficile de former un gouvernement et on peut aussi s’interroger sur sa stabilité», selon Dimitar Bechev, analyste à la London School of Economics (LSE).

Dans une interview accordée fin septembre à l’agence Reuters, Boïko Borissov s’est dit prêt à négocier avec la plupart des partis, non pour former une grande coalition mais pour obtenir des soutiens ponctuels au parlement.

Aux précédentes élections législatives, en 2012, le GERB, déjà conduit par cet ex-garde du corps, était arrivé en tête du scrutin mais le gouvernement Borissov avait dû démissionner en février 2013, emporté par d’importantes manifestations. La coalition formée autour du Premier ministre socialiste Plamen Orecharski qui lui a succédé n’a pas fait mieux, démissionnant en juillet dernier et contraignant ainsi le président Rossen Plevneliev à anticiper le retour aux urnes.(ats/Newsnet)