
L’adolescente pakistanaise Malala Yousafzai, rescapée d’une attaque des talibans, a appelé vendredi les Premiers ministres du Pakistan et de l’Inde, deux pays aux relations conflictuelles, à assister à la remise du prix Nobel de la Paix qu’elle a reçu avec l’Indien Kailash Satyarthi.
«J’ai demandé à l’honorable Premier ministre Narendra Modi et à l’honorable Premier ministre Nawaz Sharif de se joindre à nous» lors de la cérémonie de remise du prix à Oslo le 10 décembre, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Birmingham.
Désamorcer les tensions
Le Nobel de la paix a été attribué vendredi à l’adolescente pakistanaise, rescapée des balles des talibans, et à l’Indien Kailash Satyarthi, un prix que les deux lauréats disent vouloir utiliser pour désamorcer les tensions entre leurs États respectifs, puissances nucléaires rivales qui ont échangé des tirs meurtriers cette semaine dans la région disputée du Cachemire.
«Nous voulons que l’Inde et le Pakistan aient de bonnes relations», a déclaré Malala à la presse accourue dans son lycée de Birmingham, la ville anglaise où elle vit aujourd’hui.
Escalade militaire
Après les échanges de tirs et les bombardements qui, selon les autorités, ont tué 17 civils le long de la frontière indo-pakistanaise, l’Inde a menacé jeudi son voisin d’une escalade militaire dans la région.
Malala s’est dite «fière d’être la première Pakistanaise et la première jeune femme» à recevoir le Nobel de la paix qui lui a été attribué conjointement avec Kailash Satyarthi pour leur combat contre l’exploitation des enfants et en faveur de la scolarisation.
«Pour tous les enfants sans voix»
De loin la plus jeune lauréate de l’histoire du Nobel du haut de ses 17 ans, l’icône mondiale du droit des filles était en classe de chimie quand le choix du comité Nobel norvégien lui est parvenu mais elle dit avoir tenu à assister au reste des cours avant de commenter son prix.
«Cette récompense est pour tous les enfants sans voix, et qui doivent être entendus», a-t-elle souligné.
Moins connu du grand public et nettement plus âgé (60 ans), Kailash Satyarthi, ingénieur de formation, porte secours aux enfants et aux femmes réduits à l’état d’esclaves dans les usines indiennes où ils travaillent dans des conditions atroces.
«Cela va aider à accroître la visibilité de la cause des enfants qui sont les plus délaissés», a-t-il réagi dans un entretien téléphonique avec la Fondation Nobel.
(afp/Newsnet)