Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (Bby) a déclaré que «Depuis 1962, il y a un affaissement de l’Assemblée nationale du Sénégal devant l’exécutif». Il l’a fait savoir lors d’une conférence ce mardi 14 octobre à Dakar, sur le thème «Du Parlement dans le jeu des Institutions : quelles institutions pour le Sénégal»?, initiée par la Fondation Friederich Naumann pour la liberté. Depuis cette date, poursuit Moustapha Diakhaté, «l’Assemblée nationale a été une annexe de la Présidence de la République».
Selon lui, ces constats illustrent parfaitement la production de l’Assemblée nationale du Sénégal. Le président du groupe parlementaire Bby a aussi souligné que «98% des lois proposées à l’hémicycle proviennent du gouvernement et nécessitent pratiquement pas de contrôle de l’action gouvernementale».Moustapha Diakhaté estime qu’«on ne peut pas avoir une république moderne, exemplaire, irréprochable, avec un parlement qui s’est complètement affaissé devant l’exécutif.
Pour relever ce défit, il précise que d’ici quelques mois, des moyens seront mis en œuvre pour donner à l’Assemblée nationale sa véritable place dans le processus institutionnel du Sénégal.«En 2015, nous allons tout faire pour réconcilier le peuple sénégalais avec l’Assemblée nationale», a laissé entendre Moustapha Diakhaté, pour qui, cela consiste à «rendre utile l’hémicycle par rapport aux préoccupations des Sénégalais».
Il estime que cette conférence est venue à son heure parce que, dit-il, «il y a une crise de la représentation au Sénégal». Selon Moustapha Diakhaté toujours, «il y a un affaissement du politique au niveau de l’opinion». En ce sens, il précise qu’ils (Ndlr : les députés) sont en train de travailler afin de relever ces défis et pour que l’Assemblée nationale puisse retrouver sa place au niveau du jeu des Institutions.
