Un Blanc qui avait tiré sur un adolescent noir après lui avoir demandé de baisser sa musique dans une station-service de Floride a été condamné vendredi 17 octobre à la réclusion à perpétuité.
Michael Dunn, 47 ans, a été condamné à la perpétuité sans possibilité de remise de peine par un juge de Jacksonville pour le meurtre de Jordan Davis, 17 ans, en novembre 2012.
«Notre société américaine semble être déboussolée»
«Si je pouvais remonter le temps et agir différemment, je le ferais. Je me sens très mal d’avoir pris une vie, que ce soit justifié ou non», a déclaré vendredi cet informaticien, cité par les médias locaux.
«Michael Dunn, votre vie est effectivement finie. Mais ce qui est triste, c’est que cette affaire montre que notre société américaine semble être déboussolée», a rétorqué le juge Russell Healey.
Ce procès en février avait été très suivi aux Etats-Unis car il rappelait celui de George Zimmerman, acquitté en 2013 du meurtre de Trayvon Martin, un adolescent noir tué par balles alors qu’il n’était pas armé, également en Floride.
«Musique de voyous»
L’affaire remonte à novembre 2012. Michael Dunn se trouve dans une station-service et demande à des jeunes gens à bord d’un 4×4 de baisser leur «musique de voyous». Les quatre jeunes refusent et insultent Michael Dunn, a affirmé ce dernier durant le procès. L’un des jeunes, a raconté Michael Dunn, sort alors du 4×4 et s’approche de lui. Dunn prend un pistolet dans sa boîte à gants et tire.
Il a expliqué avoir continué à tirer –10 balles en tout– alors que le 4×4 s’éloignait, car il avait peur pour lui et sa compagne.
L’un des quatre occupants de la voiture, Jordan Davis, a été touché par trois balles et est mort.
Il a tiré pour tuer
«Il n’a pas tiré sur les pneus. Il n’a pas tiré sur les vitres. Il a tiré pour tuer, en visant Jordan Davis», avait souligné début octobre lors de son réquisitoire la procureure Erin Wolfson.
Michael Dunn a certifié avoir vu une arme lorsque l’un des adolescents était sorti de la voiture en proférant, selon lui, des menaces. Mais la police n’a jamais pu le prouver. Les trois survivants ont assuré n’avoir jamais menacé Michael Dunn.
Ce dernier avait également affirmé n’avoir appris la mort de Jordan Davis qu’en regardant, bien plus tard, les informations.
(afp/Newsnet)
