
Deux personnes ont été tuées dans la ville minière de Koidu, dans l’est de la Sierra Leone, au cours de violences liées à la lutte contre Ebola, selon des médecins et résidents.
Selon des témoins, les heurts ont éclaté mardi 21 octobre après qu’un groupe de jeunes s’est opposé à un prélèvement sanguin sur une femme de 90 ans, mère d’un de leurs chefs.
«Nous avons actuellement deux corps à la morgue. Mais je ne peux pas vous dire si ces personnes ont été tuées par balle ni ce qui a causé leur décès, puisque les corps n’ont pas encore été examinés», a déclaré un des médecins contactés sur place mercredi matin.
«Un certain nombre de personnes, dont du personnel des forces de sécurité, ont aussi été admises avec des blessures sans gravité», a-t-il ajouté sous couvert d’anonymat. Un autre médecin a fait état d’au moins dix blessés.
Couvre-feu instauré
Selon des habitants, les violences ont éclaté lorsqu’une équipe a voulu faire subir le test du virus à une nonagénaire qu’ils soupçonnaient d’avoir Ebola. Ils ont essuyé un refus de la part du fils de la nonagénaire, Adamu Eza, aidé d’une bande d’amis, qui a assuré que la vieille dame n’était pas un cas suspect d’Ebola.
Les auxiliaires de santé ont alors appelé les forces de sécurité qui ont été prises à partie par les jeunes, certains armés de machettes. Des bandes de jeunes ont ensuite attaqué plusieurs services à travers la ville, dont le siège d’une radio communautaire, en criant «Plus d’Ebola!», d’après un des témoins.
Un couvre-feu de quelques heures a été instauré, des forces des l’ordre ont été envoyées en renfort dans la zone depuis Kenema et le calme était revenu dans Koidu mardi à la tombée de la nuit, ont indiqué des sources sécuritaires.
Tension palpable
«La tension est encore perceptible mais le calme règne ce (mercredi) matin dans la ville. Nous veillons pour assurer la paix et la sécurité à travers la ville, la police maîtrise la situation», a affirmé un responsable local de la police, David Koroma.
D’après la police, Adamu Eze, en fuite, était recherché mercredi. Elle n’a pas souhaité se prononcer sur le bilan et a refusé de commenter des informations de témoins selon lesquelles au moins deux jeunes auraient été interpellés à la suite des violences.
Les médecins à l’hôpital public de Koidu ont indiqué que la nonagénaire était décédée finalement mardi et souffrait d’hypertension.
En août, une émeute avait éclaté au Liberia voisin dans le bidonville de West Point à la suite de la mise en quarantaine de ce quartier de la capitale, Monrovia, faisant plusieurs blessés. Un adolescent avait succombé à ses blessures.
(afp/Newsnet)