PREMIÈRE: Le chef de la diplomatie kosovare se rend à Belgrade

 

Le Kosovo, dont l’indépendance unilatéralement proclamée en 2008 par sa majorité albanaise n’a jamais été reconnue par la Serbie, dépêchera pour la première fois jeudi 23 octobre à Belgrade un ministre des Affaires étrangères, qui participera à une réunion avec ses homologues des Balkans occidentaux.

La visite d’Enver Hoxhaj intervient dans le contexte d’une nouvelle crise politique entre Serbes et Albanais, mais témoigne de la détermination de l’Union européenne (UE) à normaliser leurs rapports.

Normalisation progressive

«Ma visite en Serbie sera la première d’un ministre des Affaires étrangères de la République du Kosovo», a souligné Enver Hoxhaj dans un communiqué.

C’est «un indicateur de la normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie en tant que deux États indépendants et souverains», a-t-il insisté.

Tensions entre Albanie et Serbie toujours vives

Belgrade et Tirana ont décidé dimanche de reporter de trois semaines une visite historique, la première en 68 ans, d’un Premier ministre albanais, en l’occurrence Edi Rama, qui avait initialement été prévue ce mercredi, après un incident survenu lors d’un match de football entre les sélections serbe et albanaise, comptant pour les qualifications à l’Euro-2016.

Un drone auquel était accroché un drapeau avec la carte de la «Grande Albanie», un projet nationaliste incluant aussi le Kosovo, a survolé le stade et a provoqué une crise politique sans précédent.

Un accord historique entre Serbie et Kosovo

Enver Hoxhaj doit participer jeudi à une conférence informelle des ministres des Affaires étrangères et de l’Économie des pays des Balkans occidentaux, dont la tenue a été annoncée mercredi par le ministère serbe des Affaires étrangères.

Les commissaires européens à l’Élargissement, Stefan Füle, et aux Affaires économiques et monétaires, Jyrki Katainen, doivent également assister à cette conférence, selon la même source.

Malgré la fermeté de sa position sur le statut du Kosovo, la Serbie a conclu en avril 2013 avec le gouvernement kosovar un accord jugé «historique» sur la normalisation de leurs relations, ce qui lui a permis d’entamer en janvier dernier les négociations d’adhésion à l’UE.

L’indépendance de l’ancienne province méridionale serbe a été à ce jour reconnue par une centaine de pays, dont les États-Unis et 23 des 28 membres de l’UE, mais pas par Belgrade ni par la Russie, son principal allié international.

(afp/Newsnet)