
Le capitaine Lee Joon-Seok est jugé depuis le 10 juin par un tribunal de Gwangiu, à 265 km au sud de Séoul, pour «homicide par négligence aggravée».
L’accusé de 69 ans «porte la responsabilité la plus directe et la plus lourde dans ce désastre car il a quitté le navire sans faire aucun effort pour secourir les passagers», a affirmé un représentant du parquet. «Pendant l’enquête, il a cherché à se justifier et a menti. Il n’a montré aucun repentir», a-t-il ajouté.
A l’énoncé des réquisitions, le capitaine Lee a souligné qu’il n’avait jamais eu l’intention de donner la mort. Lors de l’audience, il s’était déjà défendu d’avoir sacrifié les passagers pour sauver sa vie, tout en estimant «mériter» la peine capitale.
Le verdict et les sentences seront rendus le 11 novembre. Si la peine capitale est toujours en vigueur en Corée du Sud, aucun condamné n’a été exécuté depuis 1997. Une soixantaine de condamnés se trouvent dans le couloir de la mort.
Le capitaine Lee Joon-Seok est jugé depuis le 10 juin pour «homicide par négligence aggravée» aux côtés de trois autres gradés appartenant à l’équipage du bateau. Celui-ci avait fait naufrage en avril dernier au large de la pointe sud de la péninsule coréenne.
Plusieurs facteurs
Le parquet a jugé que la responsabilité des trois autres membres d’équipages poursuivis pour les mêmes chefs était moins lourde. Il demande qu’ils soient condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.
L’instruction a mis en évidence une combinaison de facteurs expliquant la catastrophe, de la surcharge du navire de 6825 tonnes à l’incompétence de l’équipage, en passant par des travaux d’agrandissement illégaux qui ont affaibli sa flottabilité.
Familles
Mais la colère des familles s’est centrée sur le commandant du ferry et sur les membres de l’équipage en raison de leur réaction face au naufrage. Ils furent parmi les premiers à grimper à bord des canots de sauvetage. L’opinion publique n’a pas supporté qu’ils abandonnent à leur sort des centaines de passagers toujours coincés à bord du navire en perdition.
La colère des familles s’est trouvée décuplée lorsqu’il est apparu que l’équipage avait donné l’ordre aux passagers de ne pas bouger, ce qui a coûté de nombreuses vies, d’après l’accusation. Sur les 476 personnes à bord du Sewol, 325 étaient des lycéens de la même école, le lycée Dawon. Seuls 75 d’entre eux ont survécu.
(ats/Newsnet)