
Déjà annulée à Londres en septembre dernier suite à une pétition, l’exposition Exhibit B suscite l’indignation avant son arrivée à Paris fin novembre. Brett Bailey, l’artiste, exhibe en effet des personnes noires dans des cages ou en posture de statue.
Dénoncer la barbarie ou racisme?
L’artiste sud-africain a voulu reprendre le principe des zoos humains de l’époque coloniale où des humains étaient exposés comme des objets exotiques. Sauf que son «exposition de sauvages» vise à dénoncer la barbarie, explique le 20Minutesfrançais.
Douze tableaux vivants qui ne font pas l’unanimité, et suscitent l’indignation. John Mullen a lancé une pétition pour interdire l’expo dans la capitale française: «Les comédiens y sont dénudés, silencieux, sous une lumière décorative et mis en scène par un artiste blanc qui s’adresse à un public blanc invité à réfléchir sur l’histoire du colonialisme, estime-t-il. Le corps des Noirs est ici exhibé et, Brett Bailey a beau s’en défendre, c’est inacceptable et raciste.»
Retrouvez ici la société de production de Brett Bailey
L’artiste, né à la fin des années 60 en Afrique du Sud, a été témoin de l’apartheid. A travers ses performances, pièces de théâtres ou encore opéras, il pose la question du post-colonialisme et interroge les relations de pouvoir d’aujourd’hui entre l’Occident et le continent africain.
Soutien des théâtres
Le théâtre qui doit accueillir l’exposition renvoie les opposants à une lettre ouverte rédigée par quatorze autres établissements culturels ayant accueilli l’artiste depuis quatre ans maintenant. Et ceci sans remous.
Pascal Blanchard, historien interrogé par le site français, explique l’amplification du phénomène de communautarisation des idées «où chacun défend sa morale et tente de l’imposer au reste de la société.»
Une tendance qu’il perçoit dans le «Tree» de Paul McCarthy détruit sur la place Vendôme, ou encore la pétition lancée contre l’expo Zizi sexuel.
Retrouvez ici une étude universitaire intitulée: Un «village africain» au Comptoir suisse de Lausanne 1925. Les aléas d’un «zoo humain» dans un pays sans colonie.