25E ANNIVERSAIRE: Chute du Mur de Berlin: Que la fête commence!

Les députés du Bundestag ont donné vendredi 7 novembre le coup d’envoi . Les festivités culmineront dimanche avec une grande «fête populaire» qui marquera cet événement historique.

Les chefs des groupes parlementaires se sont succédé à la tribune avec des souvenirs personnels prenant une dimension historique. «Le Mur était devenu un monstre», une «frontière terrible» sur laquelle des «Allemands ont perdu la vie parce qu’ils voulaient une vie meilleure», a déclaré la sociale-démocrate (SPD) Iris Gleicke, la voix parfois altérée par l’émotion.

Un jour «historique» pour le peuple allemand

«Le jour où le Mur est tombé» est un jour «historique» pour le peuple allemand, a déclaré de son côté la conservatrice (CSU) Gerda Hasselfeldt, rappelant que cet événement s’était produit sans une goutte de sang ne soit versée, ni «qu’aucun coup de feu ne soit tiré».

Une passe d’armes a opposé le chanteur et ancien dissident est-allemand Wolf Biermann, déchu de sa nationalité par la RDA en 1976, aux députés de Die Linke. Apostrophé alors qu’il chantait, Wolf Biermann, 77 ans, a répliqué que ce parti, créé en 2007 par d’anciens communistes de RDA et des déçus du SPD, n’était que «le reste misérable de ce qui a heureusement été dépassé».

Deux millions de visiteurs attendus

Selon la presse allemande, quelque deux millions de visiteurs sont attendus à Berlin ce week-end. Les cheminots ont même décidé de mettre samedi soir un terme à leur grève historique, prévue initialement jusqu’à lundi.

Vendredi soir, une chaîne de 8000 ballons lumineux devait dessiner, sur une quinzaine de kilomètres, le tracé de l’ancien Mur. Ils seront lâchés dans le ciel dimanche soir, au son l’Ode à la joie de Ludwig van Beethoven, l’hymne de l’Union européenne.

Parallèlement, le dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, 83 ans, sera en visite à Berlin où il est nettement plus populaire que dans son pays. Le père de la «perestroïka» («réforme») doit participer samedi à un débat qui doit évoquer le regain de tension récent entre l’Ouest et la Russie. Il doit aussi rencontrer la chancelière Angela Merkel lundi soir.

«Protection antifasciste»

Long de plus de 150 km, le mur a été érigé en 1961 par la RDA, officiellement comme «protection antifasciste». Victime de la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev, et sous la pression pacifique de centaines de milliers de manifestants, il cédera 28 ans plus tard, le 9 novembre 1989. Le 3 octobre 1990, la Réunification de l’Allemagne était officielle.

Angela Merkel, qui a grandi en RDA et habitait Berlin-Est en 1989, a confié son «sentiment indescriptible», ce soir-là. Elle inaugurera dimanche matin la nouvelle exposition permanente du Mémorial du Mur et assistera à un concert dans la salle du Berliner Ensemble.

Fête populaire porte de Brandebourg

Dimanche, c’est la Porte de Brandebourg, au cœur de la capitale, qui sera au centre des célébrations. L’orchestre de la Staatskapelle, sous la direction de l’Israélo-Argentin Daniel Barenboim, y donnera à la mi-journée le coup d’envoi de cette fête géante.

Des artistes contemporains prendront ensuite le relais avant un hommage vers 18heures aux «victimes du Mur», mortes en tentant de franchir l’édifice. Leur nombre est incertain: dans toute l’ex-RDA, au moins 389 personnes ont péri en essayant de fuir, selon un chiffre officiel que les associations de victimes jugent sous-évalué.

Concert géant

Dans la soirée, d’autres artistes se produiront, dont le vétéran du rock allemand, Udo Lindenberg, auteur en 1983 de «Sonderzug nach Pankow» («Train spécial pour Pankow», un quartier de Berlin-Est), dans lequel il raille le dernier dirigeant est-allemand Erich Honecker pour ne pas l’avoir autorisé à jouer en RDA.

Le chanteur britannique Peter Gabriel interprètera «Heroes», le tube enregistré en 1977 près du Mur par David Bowie, qui vivait à Berlin-Ouest. Egalement conviés, d’anciens dissidents est-allemands évoqueront leurs souvenirs de la nuit du 9 novembre 1989.

(ats/Newsnet)