COREE DU NORD: Le témoignage glaçant de l’ex-garde de Kim Jung Il

Lee Young Guk est aujourd’hui éleveur de canards en Corée du Sud, mais il revient de loin.

Originaire de Corée du Nord, l’ex-garde du corps de Kim Jong Il, père de l’actuel dictateur Kim Jong Un, a vu les deux extrêmes qui ont rendus son pays tristement célèbre. L’excès «de richesses, de biens, de femmes» d’une part, et la torture des camps de concentration d’autre part. Celui qui a protégé Kim Jong Il juste avant qu’il prenne les rênes du pays a raconté quelques anecdotes à CNN dans les bureaux de Séoul de la chaîne américaine.

«Un constant lavage de cerveau»

En plus d’un entraînement physique intensif (voire particulièrement violent – voir vidéo ci-dessus), la garde rapprochée du leader subit «un constant lavage de cerveau». Lee Young Guk explique ainsi avoir été mené à croire que Kim Jung Il «était Dieu», que le seul et unique but de sa vie était de servir et protéger le «Cher Leader».

Kim Jung Il avait deux visages, selon lui. C’était un homme qui pouvait offrir des lingots d’or dans ses bons jours, et condamner son entourage à mort dans ses mauvais.

«Quand Kim Jong Il arrivait, ses conseillers, qui avaient peur de lui dire la vérité au sujet du pays, s’enfuyaient, se cachaient (…) Pour survivre, ils le flattaient.»

Dans un camp pour avoir utilisé le mauvais cendrier

Il se souvient par exemple d’un membre du gouvernement qui avait eu le malheur d’utiliser l’ascenseur privé de Kim Jung Il, ainsi que son cendrier. Il a fini dans un camp de concentration, où il est décédé.

Quand le pouvoir a été donné à Kim Jung Un, à la mort de son père, les choses n’ont fait qu’empirer, selon lui. «Kim Jong Un a fait tuer son oncle, ce que même Kim Jong Il n’aurait pas fait. Il a créé une forme de loyauté, mais elle est artificielle et basée sur de la peur».

Après s’être fait arrêter alors qu’il tentait de fuir le pays en 1994, il a été envoyé dans un des pires camps de Corée du Nord, le fameux camp Yodok. Après cinq ans de torture, il a fini par s’en échapper, et vit désormais dans une ferme sud-coréenne. C’est le désir de s’en sortir, et de raconter au monde ce dont il avait été témoin, qui l’a maintenu en vie pendant toutes ces années, affirme-t-il aujourd’hui.

(Newsnet)