
Le président américain Barack Obama a salué ce samedi 8 novembre «un jour merveilleux» après l’annonce de la libération de Kenneth Bae et de Matthew Todd Miller, très probablement les deux derniers Américains détenus en Corée du Nord. Les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques.
C’est le directeur du renseignement national (DNI) James Clapper en personne qui est venu chercher les deux hommes, qui étaient en route samedi vers les Etats-Unis, a précisé le DNI dans un communiqué.
James Clapper s’est rendu en Corée du Nord et a engagé, «au nom des Etats-Unis, des discussions avec la République populaire de Corée du Nord pour la libération de ces deux ressortissants américains», a précisé le département d’Etat, sans dire quand la mission secrète avait commencé.
Deux semaines après Fowle
Ces deux libérations interviennent deux semaines après celle surprise d’un autre Américain, Jeffrey Fowle. Il n’y a apparemment plus d’Américains prisonniers en Corée du Nord.
«Nous sommes naturellement reconnaissants qu’ils puissent rentrer sains et saufs», a ajouté M. Obama, sans remercier précisément la Corée du Nord, bête noire des Etats-Unis, notamment en raison de son programme nucléaire. La diplomatie américaine s’est «félicitée que Kenneth Bae et Matthew Todd Miller aient été libérés par la République populaire de Corée du Nord où ils étaient retenus depuis respectivement deux ans et sept mois».
Kenneth Bae, un Américano-Coréen âgé de 42 ans et en mauvaise santé, avait été emprisonné en novembre 2012 et condamné à 15 ans de travaux forcés en avril 2013. Il était accusé d’être un militant chrétien évangéliste cherchant à renverser le gouvernement nord-coréen.
Matthew Todd Miller, âgé de 24 ans, avait de son côté été condamné à six ans de travaux forcés par la Cour suprême de Corée du Nord à la suite de son arrestation en avril, après qu’il eut déchiré son visa et demandé l’asile auprès du régime communiste.
Pas de contrepartie
Lundi, la famille de Kenneth Bae avait supplié Pyongyang de le libérer et exhorté le département d’Etat à ne pas l’oublier. «Les Etats-Unis demandaient depuis longtemps aux autorités nord-coréennes de libérer ces personnes pour des raisons humanitaires», a précisé la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.
Comme pour la libération de M. Fowle, les Etats-Unis ont affirmé n’avoir rien concédé pour la remise en liberté des deux hommes. «Il n’y a pas eu de contrepartie», a assuré un haut responsable du département d’Etat. Depuis l’arrestation des trois Américains, Washington n’avait de cesse d’exiger leur libération, accusant Pyongyang d’utiliser ces détenus comme des otages politiques.
Après les refus répétés du régime nord-coréen de négocier avec les Américains, la libération le mois dernier de M. Fowle avait surpris de nombreux observateurs. Le département d’Etat a une nouvelle fois samedi dissuadé tout citoyen américain de ne pas se rendre en Corée du Nord.
(ats/Newsnet)