Révision du code minier : l’ONG « La Lumière » recueille les contributions des élus et populations des régions minières.

Le processus de révision du code minier est engagé par les pouvoirs publics au grand bonheur des acteurs de la société civile s’intéressant aux questions relatives à la gouvernance des ressources minérales. Avant la tenue de probables consultations publiques, l’ONG « La Lumière », en partenariat avec Oxfam America, a tenu un conclave ce samedi à Tambacounda avec des élus et  populations des régions minières afin de les imprégner de la situation et recueillir leurs contributions à verser dans le document de plaidoyer de la société civile.

Durant le premier semestre de l’année 2015, le nouveau code minier sera rendu public, du moins si l’on en croit les autorités en charge du secteur des mines. Depuis un bon moment, les acteurs de la société civile, qui ont du reste salué cette initiative de révision, s’évertuent à relire ce document afin d’examiner de fond en comble, avec l’appui de ses experts, les améliorations possibles pour une exploitation responsable et profitable au pays et aux communautés.

Ce samedi, sous la houlette de l’ONG « La Lumière »  en partenariat avec Oxfam America, des élus et populations en provenance des différentes régions minières du pays, se sont penchés sur le sujet. Les articles 58, 59, 63 et 64 ont été par exemple pointés du doigt pour signifier que « les nombreuses exonérations d’impôts et de taxes constituent un obstacle épistémologique de taille de nature à ne point favoriser des retombées économiques et sociales significatives pour le pays et pour les communautés directement impactées et qui ont des droits économiques et sociaux à faire prévaloir ». Pour Ibrahima Sory Diallo, le secrétaire exécutif de « La Lumière » et non moins coordonnateur national de la section Sénégalaise de « Publiez Ce Que Vous Payez », il va falloir que dans la nouvelle loi minière en gestation, « les parlementaires soient impliqués dans le processus de validation des titres miniers ».

Dans leurs interventions, les représentants des populations à cet atelier ont à l’unanimité exprimé le souhait de voir leurs principaux droits êtres respectés notamment en termes de « participation, d’une gestion saine de leur environnement, d’expropriations, de faible mise à niveau des lois, de leur faible niveau de prise de conscience et celle des collectivités locales des enjeux des projets miniers ou encore de leur faible capacité tout comme de celle des organisations communautaires de base à influencer les politiques en vigueur dans le secteur ».

Les communautés et les acteurs de la société civile présents à cette rencontre inviteront également la puissance publique à avoir en ligne de mire, dans le cadre de la révision de la loi minière, le code communautaire de la Cedeao ainsi que la vision minière africaine. Il s’y ajoutera la forte demande exprimée de voir rouverts les sites d’orpaillage traditionnel des régions de Tambacounda et Kédougou.

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Boubacar Dembo TAMBA et Ansoumana SADIO/www.tambacounda.info/