SOMMET DE DAKAR: Bataille pour prendre la tête de la Francophonie

En charge depuis douze ans de la francophonie, Abou Diouf passe la main. Lors du XVe sommet qui s’ouvre ce week-end, la succession de l’ancien président du Sénégal sera un des enjeux d’une organisation qui a le vent en poupe. Les 54 chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Dakar vont désigner par consensus et à huis-clos celui où celle qui sera chargé (e) d’étendre le champ d’action de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) à laquelle la Suisse adhère. Entre 2010 et 2014, le nombre de francophones a progressé de 7% dans le monde et fait un bond de 30% en Afrique de l’Ouest. En 2015, l’OIF va innover en lançant son premier forum de l’innovation à Liège en juillet et son premier forum économique en décembre à Dakar.

Pour soutenir les réseaux d’enseignement du français dans le monde, aider les jeunes et les femmes à s’émanciper (thème du sommet de Dakar), il faudra un secrétaire général dynamique. A quelques jours du sommet, la Canadienne Michaëlle Jean, ancienne gouverneure générale du Canada, originaire d’Haïti, était donnée favorite. Son pays est le deuxième contributeur au budget de l’OIF après la France. La Canadienne a du charisme et a fait campagne jusque dans les pays membres les plus éloignés, en Asie du Sud-Est, au Vietnam, au Laos et au Cambodge. Face à elle, le Mauricien Jean-Claude de l’Estrac, ancien ministre des affaires étrangères de son pays, apparaît aussi comme un candidat solide, l’île Maurice se situant au carrefour de l’Afrique et de l’Asie.

L’ancien président du Burundi, Pierre Buyoya est aussi en lice. Mais il a accédé au pouvoir par des voies non démocratiques, avec l’appui de l’armée. De quoi créer des réticences, notamment dans les pays du nord. Au total, cinq candidats sont en lice pour le secrétariat général. Parmi eux, une majorité d’Africains. La francophonie, espace culturel et linguistique, a pris un tour politique sous la houlette d’Abou Diouf dans la dernière décennie, devenant un acteur de la scène internationale africaine. Outre le fait que le continent est le premier dans l’usage du Français (54,7%), ceci explique cela.

(24 heures)