COLOMBIE: Les pourparlers de paix avec les Farc vont reprendre

Le gouvernement colombien et la guérilla des Farc se sont accordés sur une reprise des pourparlers de paix à partir du 10 décembre, ont annoncé ce mercredi 3 décembre à La Havane des représentants de Cuba et de la Norvège, pays garants du processus de paix colombien. L’enlèvement d’un général avait provoqué une crise.

Nous «considérons que la crise est surmontée et nous vous informons que nous avons décidé que le prochain cycle de pourparlers aurait lieu entre les 10 et 17 décembre prochains», ont annoncé les parties dans un communiqué lu à La Havane par des représentants de Cuba et de la Norvège, pays garants du processus de paix colombien.

Les délégations ont également exprimé leur souhait «d’avancer vers la désescalade du conflit avec pour objectif de parvenir à un accord le plus tôt possible sur ce thème». Dans cette optique, les parties ont décidé la mise en place d’un «mécanisme permanent à travers les pays garants» qui sera chargé de «faciliter le règlement d’éventuelles crises futures».

Salué par la présidence

A Bogota, le président colombien Juan Manuel Santos a «salué» devant la presse cette annonce et souhaité un règlement rapide et total de «ce conflit armé pour sauver des vies, éviter des souffrances et avoir après 50 ans enfin la paix dans notre pays».

Dans une lettre ouverte publiée mercredi matin sur le site internet des Farc, le dirigeant de la guérilla, Timoleon Jimenez, dit «Timochenko», a jugé a posteriori que le président colombien avait «réagi avec précipitation en suspendant le dialogue de paix» En parallèle, le président «a envoyé secrètement un émissaire pour trouver une solution», a révélé le chef de la guérilla sans toutefois fournir plus de détails.

Libérations de bonne volonté

Après une première réunion mardi, les délégations de Bogota et des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) s’étaient retrouvés pour poser les bases d’une reprise du dialogue suspendu le 16 novembre après l’enlèvement par la rébellion du général Ruben Alzate et de ses deux accompagnateurs dans la province du Choco, sur la côte Pacifique.

Exigée par Juan Manuel Santos comme préalable à la reprise des pourparlers avec les Farc, leur libération a été acceptée par la rébellion, qui a remis les trois prisonniers à une mission humanitaire dimanche. Quelques jours plus tôt, les Farc avaient également libéré deux autres soldats en signe de bonne volonté.

Au moins 220’000 morts

Ouvertes en novembre 2012 dans la capitale cubaine, les négociations de paix avec la rébellion marxiste visent à résoudre le plus ancien conflit d’Amérique latine, qui a fait au moins 220’000 morts et 5,3 millions de déplacés en un demi-siècle, selon des chiffres officiels.

Les pourparlers ont déjà permis des accords partiels sur le développement rural, la lutte contre le trafic de drogue et la participation de la guérilla à la vie politique après un accord général.

Une fois réglée la question des réparations aux victimes, discutée au moment de la suspension, resteront à aborder la fin effective du conflit et les modalités de ratification d’un éventuel accord de paix global.

(ats/Newsnet)