
A l’évidence, le khalifat de Serige Cheikh Ahmad Tidiane SY est marqué par un certain malaise, du fait des insurmontables difficultés liés à la succession, mais aussi de la remise en question des concepts (idées reçues) de ‘’villes saintes’’ et de ‘’khalife général des tidjanes’’, entre autres. En vérité, pour comprendre véritablement cette problématique, il faut nécessairement remonter à un fait très important dans la vie du Vénéré khalife, Serigne Babacar SY, en rapport avec l’exhortation (ndigal) qu’il avait donnée à son illustre fils aîné, Serigne Moustapha SY Djamil, d’aller s’installer à Dakar, pour le reste de ses jours ; certes, on peut très longuement épiloguer sur ce fait inhabituel, mais pour nous croyants et disciple de surcroît, il n’y a pas lieu de se perdre en conjectures ; tout simplement, c’est Dieu qui le lui avait exhorté, comme Il le fit pour ses prédécesseurs (à l’instar des Prophètes et Saints ‘’restaurateurs de la religion’’) – c’est cette logique qui a amené Cheikh Seydi El Hadj Malick SY à quitter Gaya pour s’installer à Tivaouane ; c’est ce qui a poussé Cheikh El Hadj Oumar Foutiyou TALL à faire la ‘’guerre sainte’’ (djihad) et toutes ses ‘’pérégrinations’’ pour défendre l’Islam et propager la Tidjaniya. Oui, l’ordre d’Allah doit être exécuté, quelque soit ce que les gens peuvent en penser ; l’exemple du mariage du Prophète (PSL) avec l’ex-épouse de son ‘’fils adoptif’’ (Zaïd) en est une parfaite illustration (Cor. 33 : 37-40 – Al-Ahzâb) ; il en est de même pour la décision d’Abraham de sacrifier son fils (Ismaël), pour exécuter l’ordre qu’il avait reçu en songe, de la part de son Seigneur (Cor. 37 : 100-113 – As-Saffât). Et à l’évidence, Serigne Moustapha SY Djamil, en acceptant sans réserve le ‘’décret divin’’ et en le respectant jusqu’au bout, rappelle incontestablement le Prophète Ismaël qui fut un exemple parfait du croyant soumis et plaçant une confiance totale à Allah. Au demeurant, par cet acte inhabituel, on perçoit très clairement que Serigne Babacar SY détenait aussi une ‘’science ésotérique venant d’Allah’’ (aqiqa) – et c’est l’association d’une telle science (inspiration divine) à la Charia qui permet véritablement de diriger les gens sur la voie droite ; oui, Charia et ‘’Aqiqa’’, quoique apparemment antagonistes, sont deux facettes d’une même réalité, comme l‘enseigne le Coran dans la sourate ‘’La Caverne (al-kahf)’’ (le récit de Moïse et Khadir) :
… (60) (Rappelle-toi) quand Moïse dit à son disciple : « Je n’arrêterai pas avant d’avoir atteint le confluent des deux mers, dussé-je marcher de longues années ». (61) Puis, lorsque tous deux eurent atteint le confluent des deux mers, … (65) Ils trouvèrent l’un de Nos serviteurs [‘’Khadir’’] à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une ‘’Science émanant de Nous’’ [aqiqa !!!]. (66) Moïse lui dit : « Puis-je suivre, afin que tu m’apprennes de ce qu’on t’a appris concernant une bonne direction ? ». (67) Il [Khadir] dit : “Vraiment, tu ne pourras jamais être patient avec moi. (68) Comment endurerais-tu sur des choses que tu n’embrasses pas par ta connaissance [Charia] ? ». (69) [Moïse] lui dit : « Si Allah veut, tu me trouveras patient ; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres ». (70) [Khadir] lui répondit : « Si tu me suis, ne m’interroges sur rien, tant que je ne t’en aurai pas donné l’explication ». (71) Alors les deux partirent. Et après qu’ils furent montés sur un bateau, l’homme y fit une brèche. [Moïse] lui dit : « Est-ce pour noyer ses occupants que tu l’as ébréché ? Tu as commis, certes, une chose monstrueuse ! ». (72) [Khadir] répondit : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie ? ». (73) Il [Moïse] dit : « Ne t’en prends pas à moi pour un oubli de ma part ; et ne m’impose pas une chose difficile ». (74) Puis ils partirent tous deux ; et quand ils eurent rencontré un enfant, [Khadir] le tua. Alors, Moïse lui dit : « N’as-tu pas tué un innocent ? Tu as commis certes, une chose affreuse ! » (75) Il [Khadir] lui dit : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne pourrais pas garder patience en ma compagnie ? » (76) Moïse dit : « Si, après cela, je t’interroge sur quoi que ce soit, alors ne m’accompagne plus ; tu auras ainsi une raison de te séparer de moi ». (77) Ils partirent donc tous deux … (78) [Et plus tard, Khadir dit à Moïse :] « Ceci [marque] la séparation entre toi et moi. Je vais maintenant t’apprendre l’interprétation de ce que tu n’as pu supporter avec patience (…) ; en vérité, je n’ai pas fait tout cela de mon propre chef (inspiration divine) ; voilà l’interprétation de ce que tu n’as pas pu endurer avec patience ». (18. La Caverne : 60-82 – Al-Kahf)
A l’évidence, en envoyant en ‘’exil’’, et pour l’éternité, son fils ainée – et ‘’héritier naturel’’-, Serigne Babacar SY voulait aussi montrer de façon subtile qu’il était hors de question de le confiner dans une seule ville ; en effet, en tant que Saint ‘’restaurateur de la religion’’, il avait un ‘’don d’ubiquité’’ qui lui permettait – de son vivant, comme après son rappel à Dieu – d’avoir une relation spirituelle très intense avec quelqu’un qui ne l’avait jamais vu ; en vérité, le ‘’mausolée’’ de ces très rares ‘’Hommes de Dieu’’ de la dimension de Serigne Babacar SY se trouve dans le cœur de tous leurs vrais disciples ; oui, il était du nombre des ‘’vivificateurs de la religion’’ (et des cœurs) – ceux que Dieu envoie, chaque siècle, pour restaurer la religion, avec l’assistance de l’Esprit et des Anges (Cor. 16 : 2 – An-Nahl). Et tout cela pour nous enseigner que Tivaouane est, certes, un pôle important de la Tidjaniya, mais n’en a pas l’exclusivité et qu’il n’y a pas de ‘’capitale de la Tidjaniya’’ – contrairement à ce que l’on peut voir dans d’autres confréries (Mouridisme, par exemple) ; oui, même Fès où repose Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif ne peut pas s’en réclamer, à fortiori Médine (Arabie Saoudite) – où résidait Cheikh Mouhammad GHALI – ou ‘’Bandiagara’’ – d’où Cheikh El Hadj Oumar Foutiyou TALL fut ‘’élevé’’ vers son Seigneur -. En vérité, Serigne Babacar SY n’a agi que selon une logique constante de la Tidjaniya d’élargir sa base, comme le fit de façon remarquable son illustre père Cheikh Seydi El Hadj Malick SY, en fondant des foyers satellites (Pire, Mpal, Podor, Linguère, Diourbel, Sokone, etc.). C’est ainsi que Serigne Babacar SY a, lui aussi, formé et investi d’authentiques ‘’mouqadams’’ ; entre autres, Serigne El Hadj Madior CISSE, à qui il avait confié la mission de parachever son œuvre – avec une ‘’autorisation spéciale’’ (idznu’l khass), comme il l’avait précisé, en lançant son gamou de Saint-Louis (Ndar), en 1955 : « le gamou de Tivaouane est celui de Cheikh Seydi El Hadj Malick SY, le mien est celui de Ndar (Saint-Louis) » ; … « Je ne vous envoie pas à un gamou, mais à une mission !!! ». Et de rappeler que Serigne Babacar SY n’y avait envoyé aucun de ses illustres fils ; oui, de son vivant, aucun d’eux n’y a assisté ; et à l’évidence, il voulait casser la dynamique de dynastie qu’avait suscitée son ‘’intronisation’’, en tant que ‘’khalife de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif’’, au même titre que son illustre père, Cheikh Seydi El Hadj Malick SY – le seul cas dans la Tidjaniya où père et fils sont ‘’khalife de Cheikh’’ !!! Ainsi, c’est volontairement que Serigne Babacar SY a divisé sa famille pour les affaiblir et faciliter l’émergence de la mission du Mahdi dont il était le maître d’œuvre – Telle est la coutume de Dieu [(Cor. 5 : 14 … 64 – Al-Mâ’idah]. Et c’est par l’entremise de Serigne El Hadj Madior CISSE que votre serviteur a reçu de Serigne Babacar SY, une faveur ‘’imméritée’’ qui lui permet, en tant que non-arabophone, d’apporter les ‘’preuves décisives’’ à toute l’humanité – Universalisme de la mission du Mahdi oblige ! Encore un véritable prodige de Serigne Babacar SY !!! Et donc concrètement, il n’est d’autre Mahdi que son confirmateur, car chargé d’apporter les ‘’preuves décisives’’ (irréfutables), conformément à une perspective coranique inéluctable Coran (Cor. 98 : 1 – La Preuve Décisive – Al-Bayyinah) ; oui, ‘’Chaque chose est annoncée en son temps ; vous saurez bientôt ! (Cor. 6 : 67 – Al-An’am).
Au demeurant, le mutisme de Son Éminence Serigne Cheikh Ahmad Tidjane SY peut certes étonner et susciter beaucoup de commentaires, mais à y voir de très près, on comprend qu’il ne peut pas faire autrement ; en vérité, il ne pouvait pas poursuivre la mission de tous ses prédécesseurs [Serigne Abdou SY Dabagh et Serigne Mansour SY Boroom Daara-dji] dont il avait contesté, à juste raison, la légitimité, en tant que ‘’khalife de Cheikh’’ [(1) à (4)]. Oui, il n’a jamais dévié de son ancrage au Vénéré khalife, Serigne Babacar SY ; et indéniablement, il était le seul chef religieux à appréhender les véritables enjeux de l’heure ; en effet, lors d’un Maouloud, il avait annoncé que les mutations observées dans le monde étaient en rapport avec la ‘’fin des temps’’ (akhirou zamân) et que seul Jésus fils de Marie (Îssâ ibn Maryâma), dont le retour est annoncé par le Prophète (PSL), pouvait régler les problèmes. Et ensuite, en priant pour que son règne vienne, Serigne Cheikh venait de tirer sa révérence de façon très subtile. Ainsi, avec si peu de mots, il avait campé la crise généralisée (moeurs, économie, politique, etc) qui accable le monde entier, indiqué le seul véritable remède et balisé la voie à tous les tidjanes, voire tous les musulmans, toutes obédiences confondues ; et c’est là, à l’évidence, une très grande marque de clairvoyance, de Science, de Sagesse et de probité !!!
Et de rappeler que Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif – le fondateur de la Tidjaniya, avait proclamé solennellement que le Mahdi attendu à la ‘’fin des temps’’ sera son disciple et le rétro confirmera, sous-entendant forcément une mission christique ; et Cheikh El Hadj Oumar Foutiyou TALL a confirmé cette perspective, en déclarant qu’il ne ‘’mourrait’’ pas et qu’il ‘’reviendrait’’ (virtuellement) en Mahdi, continuer autrement (idéologiquement) la ‘’guerre sainte’’ qu’il avait commencée avec les armes (9) ; Cheikh Seydi El Hadj Malick SY, son disciple, a aussi confirmé, en son temps ; c’est dire que la mission que Serigne Babacar SY a confiée à Serigne El Hadj Madior CISSE ne pouvait s’inscrire que dans cette perspective christique. Et à l’évidence, Serigne Cheikh Ahmad Tidjane SY ne peut pas ne pas s’y projeter, car personne ne peut justifier une mission dans l’Islam, après le rappel à Dieu du Prophète (PSL), en dehors de la mission du Mahdi (Retour de Jésus fils de Marie). Ainsi, le silence ‘’assourdissant’’ de Serigne Cheikh doit être considéré comme un appel à une introspection et à la clairvoyance, en vue de prendre les réformes nécessaires pour remettre la Tidjaniya, sur les rails, après plus de cinquante ans d’errements (phase cachée de la mission du Mahdi) – Un silence véritablement salvateur, relevant d’une ‘’Science ésotérique’’ (aqiqa) incontestable !!! Et c’est là une contribution de taille dans la mission de rétro confirmation de son homonyme, Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif, comme le ‘’Christ de la Parousie’’ (Jésus fils de Marie revenu) – ce qui en fait notre parrain providentiel. Et c’est dire donc que rien ne sera réglé en dehors de la mission du Mahdi, car selon le Prophète (PSL), pour raccourcir, ”il n’est d’autre Mahdi que Jésus fils de Marie” (Hadith rapporté par Al-Hâkim). Oui, seule la ”baguette magique” pourra régler les problèmes de notre pays, voire de toute l’humanité – au nom du Vénéré et éternel khalife, Serigne Babacar SY, l’incontournable ‘’Talisman de la République !!!
A l’évidence, une telle perspective entraînera inévitablement un ‘’tsunami politico-religieux’’ – Un véritable ‘’chaos salvateur’’ en perspective, comme le suggère le Hadith :
– Abû Hurayra rapporte ces paroles du Prophète – sur lui la grâce et la paix – : « ‘’L’Ethiopien aux Jambes Courtes’’ [le Mahdi (son confirmateur)] ruinera la Ka’ba » (Bukhari, Muslim). … « Laissez les Ethiopiens (Africains) en paix, tant qu’ils en feront de même pour vous. Seul [‘’contre tous’’], ‘’l’Ethiopien aux Jambes Courtes’’ [le Mahdi (son confirmateur)] extraira le trésor de la Ka’ba. ». (Abû Dâwûd). … « Il me semble le voir, noir, les genoux cagneux, entrain de démolir la Ka’ba pierre par pierre) ». (Bukhari, Muslim).
Oui, du fait des grâces exceptionnelles afférentes à la mission du Mahdi et qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs, l’importance de la Ka’ba sera forcément relativisée – et à fortiori, celle de toutes les villes dites ‘’saintes’’. Inéluctablement, tout va basculer ; tout sera ébranlé, en dépit du poids démographique insignifiant des ‘’partisans du Mahdi’’, conformément à la coutume (logique) de Dieu :
(249) … « Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce d’Allah, vaincu une troupe très nombreuse ! Allah est avec les endurants. (2. La Vache : 249 – Al-Baqarah) … (21) Allah a prescrit : “Assurément, Je triompherai, Moi ainsi que mes messagers”. En vérité, Allah est Fort et Puissant. (58. La Discussion : 21 – Al-Mujâdalah) … (81) Dis : “La Vérité est venue et l’Erreur a disparu. Car l’Erreur est destinée à disparaître”. (17. Le Voyage Nocturne : 81 – Al-Isrâ’) … (18) Non ! Nous lançons contre le Faux la Vérité qui le subjugue, et le voilà qui disparaît. … (21. Les Prophètes : 18 – Al-Anbiyâ’)
Et donc ce n’est pas une affaire de grand nombre, comme l’avait prédit le Prophète (PSL) ; oui « l’Islam a commencé isolé et redeviendra isolé comme il avait commencé » !!! Et en vérité, le grand nombre rime toujours avec les tares de la religion ; le Coran est explicite : ‘’La plupart des gens ne raisonnent pas’’ (39. L’Araignée : 63 – Al-Ankabût) … ‘’La plupart des gens ne croient pas’’ (26. Les Poètes : 67 – Ach-Chu’arâ’) … ‘’La plupart des gens ne connaissent pas la vérité et s’en écartent’’ (21. Les Prophètes : 24 – Al-Anbiyâ’) … ‘’Et si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur terre, ils t’égareront du sentier d’Allah : ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges (6. Les Bestiaux : 116 – Al-An’âm)
Et donc autant de raisons pour rompre définitivement avec les grandes cérémonies religieuses (Gamou de Tivaouane, Magal de Touba), du fait des difficultés croissantes au plan organisationnel et des dérives inadmissibles dévoyant complètement la vision de leurs illustres promoteurs. Oui, elles devront nécessairement être repensées, dans une perspective de décentralisation maximale, car, en vérité, la mission d’un vivificateur de la religion ne peut guère dépasser 100 ans ; au delà, c’est inévitablement la décrépitude (déclin), si les réformes idoines ne sont pas apportés par son héritier spirituel, tenant compte des enjeux de l’heure (mission du Mahdi, entre autre). N’est-il pas temps que l’ère des grandes démonstrations de forces soit complètement révolue, à l’heure des nouvelles technologies de l’information et de la communication ?
DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE
Rétro confirmateur du Mahdi, Son Eminence Serigne El Hadj Madior CISSE, fils spirituel de Serigne Babacar SY, khalife de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif – le ‘’Sceau des Saints’’ et ‘’Christ de la Parousie’’ (Jésus fils de Marie revenu)