Tambacounda : Les animateurs polyvalents et le coordonnateur du M23, dispensés de peine

Ouf de soulagement chez les animateurs polyvalents du préscolaire et des cases des tout-petits de la région de Tambacounda. Poursuivis pour participation à une manifestation sans autorisation sur la voie publique, les 9 animateurs polyvalents et le coordonnateur du mouvement du 23 juin ont été dispensés de peine par le tribunal départemental de Tambacounda, en son audience du jeudi 28 mars 2013.

C’est dans une salle pleine à craquer que les animateurs polyvalents du préscolaire et des cases des tout-petits, Fatou Sané, Bérété Keita, Anta Anna Badji, Seynabou Diatta, Sadouba Fofana, Aminata Diop, El Hadji Omar Diémé, Moussa Oualy et Mame Diarra Sy et le coordonnateur régional du mouvement du 23 juin (M23), Guy Marius Sagna ont comparu devant la barre du tribunal départemental de Tambacounda. Poursuivis pour participation à une manifestation sur la voie publique sans autorisation, les prévenus ont tous reconnu les faits qui leur sont reprochés. Selon le représentant du ministère public, les faits pour lesquels les prévenus sont poursuivis (participation à une manifestation sur la voie publique non autorisée) sont réprimés par les articles 96/97 du code pénal. Pour le procureur, il est important de d’éclairer certains nombres de choses pour l’intérêt de tous. Dans son réquisitoire, le parquetier dit avoir été taxé d’ « insensible » et « sans état d’âmes » suite au placement sous mandat de dépôt des manifestants, qui, selon lui, « la légalité doit s’aligner à la légitimité ». Le procureur, tout en se disant « sensible » à la douleur de ces personnes et de leurs souffrances, a noté qu’en tant qu’avocat de la société, « ces faits veulent une considération et une appréciation qui requiert une analyse ». « Nous sommes appelés à juger des faits de troubles », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que : « l’idée émise était de faire une marche ». Le représentant du ministère public de poursuivre dans son réquisitoire que : « l’ordre public requiert beaucoup de mesures ». Le substitut du procureur laissera entendre qu’il se doit d’ « éviter l’émulation de certains comportements ». Selon lui, les faits sont constants. Car à l’en croire, les prévenus ont reconnu avoir manifesté sans autorisation, pendant l’enquête et à la barre. C’est ainsi qu’il requiert une peine de deux mois assortis du sursis, en prenant en compte le fait que les prévenus se sont amendés à la barre. Le conseil des prévenus, a appelé à la clémence du tribunal. Selon Me Ba, les prévenus ont agi sous la colère pour etre restés 7 années sans salaires, ni statuts. Il a plaidé la relaxe. Le tribunal a finalement dispensé de peine les prévenus. Une décision qui ne sera pas mentionnée dans leurs casiers judiciaires respectifs, selon le Président du tribunal départemental.

 

Assane Diallo / Tambacounda.info /