
C’est ce qu’ont indiqué ce samedi 10 janvier un responsable de la Croix-Rouge libanaise et l’armée. Une source des services de sécurité a confirmé ces informations, ajoutant que deux corps parmi ceux des victimes avaient été déchiquetés par l’explosion. L’armée a bouclé le secteur empêchant les journalistes de s’approcher des lieux.
Les islamistes du Front al-Nosra, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué sur Twitter cet attentat, qu’ils présentent comme un double attentat suicide, et affirment avoir voulu «venger les sunnites en Syrie et au Liban». Selon l’armée libanaise, un seul homme a mené l’attaque mais l’agence de presse officielle libanaise parle elle aussi de deux kamikazes originaires de la ville, dont elle donne les noms.
Un témoin, Zouheir al-Cheikh, légèrement blessé par l’attaque, a raconté qu’il se trouvait dans le café «avec d’autres personnes, quand nous avons soudain entendu une première explosion. Ensuite, une énorme explosion a eu lieu, mais on ne sait pas ce qui l’a provoquée».
Profondes divisions
Tripoli est ces dernières années régulièrement théâtre de heurts meurtriers entre sunnites du quartier de Bab el-Tebbaneh, partisans de la rébellion syrienne, et alaouites de Djabal Mohsen soutenant le régime de Bachar el-Assad. Depuis octobre, l’armée libanaise s’est déployée en force à Tripoli, deuxième ville du pays, arrêtant des centaines de personnes pour tenter de faire cesser les violences.
Le Liban, qui a été sous la tutelle syrienne pendant une trentaine d’années, est profondément divisé entre alaouites et chiites du Hezbollah partisans du président Assad et sunnites qui penchent du côté de l’opposition.
(ats/Newsnet)