
Amedy Coulibaly, qui avait tué la veille une policière à Montrouge, au sud de Paris, a tiré sur les gens dès qu’il est entré dans le magasin, peu avant 13h, raconte-t-il. Ce témoin et plusieurs clients se précipitent alors au fond du magasin. Là, ils descendent un escalier pour se réfugier dans une chambre froide au sous-sol.
Le système de refroidissement a été désactivé, mais c’était le noir complet, témoigne-t-il. Il y a au moins cinq personnes, dont un enfant de trois ans et un nourrisson, selon l’ex-otage. Au bout d’un moment, le preneur d’otages réalise que des clients sont cachés. Il envoie quelqu’un les chercher, «en les menaçant de nous tuer s’ils ne rejoignent pas le groupe». Ils abandonnent donc leur cachette.
Un ton calme et sans tension
M. Coulibaly leur parle de façon calme, sans tension, leur demandant de décliner leur identité, leur profession, leur origine. «Nous étions tous convaincus que nous allions mourir car il nous a dit que lui-même allait mourir aujourd’hui en martyr», raconte-t-il.
Le preneur d’otages «nous a servi tout le discours habituel qui est diffusé dans les vidéos de l’Etat islamique (EI): ‘vous êtes des mécréants, vous nous opprimez, les actions continueront tant que vous continuerez à obliger nos femmes à se déshabiller…’».
M. Coulibaly leur explique qu’il a tué la policière de Montrouge. Sa compagne, Hayat Boumeddiene, n’est «pas là».
Après l’assaut des troupes d’élite de la police qui abat M. Coulibaly, les otages sont libérés et quatre cadavres sont découverts, vraisemblablement tués dès son irruption dans le magasin. Les survivants ont été longuement entendus par la police jusqu’à tard dans la nuit et ont vu un psychologue.
(ats/Newsnet)