L’ancienne ministre des Affaires étrangères croate a devancé de peu son rival, le président sortant Ivo Josipovic (coalition de gauche). Mme Grabar Kitarovic, 46 ans, a obtenu 50,44% de voix contre 49,56% pour le social-démocrate Ivo Josipovic. Ces résultats portent sur 80% des suffrages dépouillés présentés ce dimanche 11 janvier par la Commission électorale centrale.
A 16h30, soit deux heures et demie avant la fermeture du vote, le taux de participation était de 48,2%, supérieur de 12 points à celui du premier tour. Si les résultats définitifs confirment la victoire de Mme Grabar Kitarovic, elle sera la première femme président dans les Balkans élue au suffrage universel.
Dans ce petit pays confronté depuis six ans à une grave crise économique, à l’issue du premier tour il y a deux semaines, M. Josipovic, 57 ans, juriste de formation et compositeur de musique classique, devançait de justesse l’ancienne cheffe de la diplomatie (2005-2008). Il briguait un second mandat de cinq ans.
Le résultat du premier tour avait porté un coup à M. Josipovic, candidat de la coalition de gauche au pouvoir (SDP), que les sondages donnaient largement favori au départ.
Manque de fermeté sanctionné
Ancienne république yougoslave, indépendante depuis 1991, la Croatie est devenue en 2013 le 28e et dernier en date des membres de l’Union européenne. Les électeurs de ce pays de 4,2 millions d’habitants ont sanctionné le manque de fermeté de M. Josipovic face à l’incapacité de son gouvernement à redresser l’économie.
Mme Grabar Kitarovic a promis, après avoir voté, de s’«attaquer avec audace et détermination à tous les problèmes qui font souffrir le pays». «Je suis convaincue de ma victoire. Je crois que les citoyens vont choisir le changement pour (…) le développement, la croissance économique et la stabilité sociale», avait-elle affirmé.
Après le premier tour, le Premier ministre, Zoran Milanovic, avait admis que les piètres performances économiques de son cabinet avaient représenté «un fardeau» pour le président sortant.
Chômage à 20%
La Croatie est en récession quasiment permanente depuis 2008 et la dette publique y représente près de 80% du PIB. Celui-ci devrait de nouveau reculer en 2014, d’environ 0,5%. Le taux de chômage frôle les 20% et un jeune sur deux est sans emploi.
Les conservateurs de la Communauté démocratique croate (HDZ) entendent profiter de cette situation et se replacer sur la scène politique en vue des élections législatives prévues vers la fin 2015.
(ats/Newsnet)