Nucléaire iranien: Discussions «sérieuses» à Genève entre Iran et USA

 

Des discussions qualifiées de «sérieuses» sur le dossier nucléaire entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif se sont déroulées mercredi 14 janvier à Genève pendant cinq heures. Le but était d’accélérer les négociations au niveau des experts.

Les entretiens dans un hôtel genevois se sont terminés à 18 heures, a indiqué la Mission américaine auprès de l’ONU. «On avance, c’est positif», a lâché un membre de la délégation américaine.

L”Iran et les grandes puissances ont convenu l’an dernier de se donner jusqu’au 1er juillet pour aboutir à un accord. Les experts iraniens et américains ont prévu des bilatérales jeudi, vendredi et samedi avant une réunion dimanche à Genève de l’Iran avec le groupe P5 1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume Uni, France et Allemagne) sous l’égide de l’Union Européenne.

Nouvelles propositions

«Je pense que c’est important et que cela montrera la disponibilité des deux parties pour avancer et accélérer le processus», a affirmé Mohammad Javad Zarif avant sa rencontre avec John Kerry. «Toutes les questions sont difficiles jusqu’à ce qu’on les résolve», a-t-il relevé.

Peu après son arrivée à Genève, le chef de la diplomatie de Téhéran avait affirmé à la presse iranienne que «de nouvelles propositions doivent être présentées. Nous sommes prêts à faire aboutir toutes les questions mais il faut voir si l’autre partie est également prête», a-t-il dit.

Les Occidentaux «en particulier ne doivent pas présenter de nouvelles lignes rouges», a souligné Mohammad Javad Zarif, sans être plus précis sur d’éventuelles nouvelles demandes des grandes puissances. Interrogé sur un percée d’ici au 1er juillet, il s’est montré prudent: «nous verrons», a-t-il répondu.

Promenade au bord du Rhône

John Kerry et Mohammed Javad Zarif ont surpris policiers et journalistes en prenant l’air au milieu de leurs entretiens. Ils se sont promenés ensemble au centre-ville tout en discutant.

Pendant une quinzaine de minutes, les deux responsables sont sortis de l’hôtel Mandarin Oriental et se sont promenés au bord du Rhône. Cette promenade impromptue n’a pas manqué de poser des problèmes à la sécurité genevoise.

Négociations tendues

Les négociations bloquent notamment sur la volonté de l’Iran de conserver le droit d’enrichir de l’uranium, qui dans certains cas pourrait servir à la fabrication d’une bombe nucléaire. Il y a aussi des désaccords sur les sanctions globales qui frappent l’économie iranienne. Téhéran exige une levée totale alors que Washington défend une suspension temporaire et graduelle.

Les négociateurs entourent leurs discussions du secret. Pour John Kerry, la rencontre de Genève devait permettre de «faire le point» et de donner des instructions aux experts impliqués dans la négociation. Il avait assuré lundi qu’il cherchait «à accélérer le processus pour faire plus de progrès».

Selon l’accord intérimaire entré en vigueur en janvier 2014, l’Iran a accepté de limiter l’enrichissement d’uranium avec en contrepartie un aménagement relatif de certaines sanctions, dont le déblocage de sept milliards de dollars de revenus pétroliers sur les quelque 100 milliards gelés dans des banques dans le monde.

Entretien sur la Syrie

En fin de matinée, John Kerry avait rencontré à son hôtel genevois l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, auquel il a exprimé son soutien. Staffan de Mistura doit relancer sa médiation en se rendant à Damas la semaine prochaine.

«Nous espérons que les efforts de la Russie pourront aider. Nous espérons que les efforts de l’ONU auront un effet. Cette question reste au premier rang de nos préoccupations et nous allons continuer à y travailler», a déclaré John Kerry lors de sa rencontre avec M. De Mistura. Ce dernier a précisé qu’il va concentrer ses efforts sur la région d’Alep.

(afp/Newsnet)