BELGIQUE: «La peur doit changer de camp»

 

«La peur doit changer de camp», a déclaré jeudi 15 janvier au soir le Premier ministre belge, Charles Michel, alors qu’une vaste opération antiterroriste était menée par la police dans plusieurs villes du pays, qui s’est soldée par la mort de deux djihadistes présumés.

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«Cela démontre la détermination du gouvernement belge à combattre ceux qui veulent semer la terreur. La peur doit changer de camp», a déclaré Charles Michel, cité par son porte-parole à l’issue d’une réunion de crise.

Le fruit de plusieurs mois d’enquête

Le Premier ministre a «confirmé que depuis cet après-midi, une vaste opération a été déclenchée, qui est le fruit de plusieurs mois d’enquête et de travail», a expliqué à l’AFP le porte-parole, Frédéric Cauderlier.

Ces opérations «visaient essentiellement des jeunes revenant de zones de combat, en particulier la Syrie», a-t-il précisé. Le chef du gouvernement et ses ministres de l’Intérieur, Jan Jambon, et de la Justice, Koen Geens, continuaient à suivre «minute par minute» les opérations, toujours en cours peu avant minuit.

Attentats déjoués

La principale opération a été menée peu avant 18 heures à Verviers, dans l’est du pays. Elle visait un groupe «sur le point de commettre des attentats d’envergure en Belgique, et ce de façon imminente», a expliqué au cours d’une conférence de presse un des substituts du procureur du parquet fédéral, Thierry Werts.

Les suspects «ont ouvert le feu au moyen d’armes de guerre et d’armes de poing», dont certaines de type Kalachnikov, a-t-il précisé. Même blessés et au sol, ils ont continué à tirer. «Deux suspects sont décédés, un troisième a été interpellé sur place. Aucun témoin ou policier n’a été blessé».

Retour au calme à Verviers

Sur le terrain, la police a mis fin à son opération principale, à Verviers, dans l’est du pays, où deux djihadistes présumés ont été abattus et un autre interpellé, lors d’un assaut mené contre une ancienne boulangerie, a indiqué un responsable de la police locale, Marcel Simonis, cité par Belga.

Mais «les descentes sur le terrain se poursuivent néanmoins», a-t-il ajouté.

Selon l’agence de presse belge, plusieurs policiers sont entrés armés dans une habitation proche de l’ancienne boulangerie, sans toutefois en boucler les abords, probablement pour une perquisition.

Des perquisitions, mais pas d’autres assauts

Des opérations étaient en cours également à Bruxelles, selon le parquet fédéral, qui a toutefois démenti qu’un assaut ait été mené à Anderlecht, un quartier populaire de la capitale belge, comme l’avaient rapporté certains médias.

Les autorités ont aussi démenti toute agitation dans un autre quartier proche de Molenbeek, où des perquisitions avaient été menées un peu plus tôt.

Les services de police visés par l’attentat déjoué

Suite au relèvement du niveau d’alerte à trois, sur une échelle de quatre, la plupart des commissariats bruxellois ont fermé leurs portes au public, et pris des mesures pour éviter tout stationnement à proximité. L’armement des policiers a été renforcé.

Le parquet fédéral a précisé que la menace «imminente et de grande envergure» qui avait déclenché l’opération, visait les services de police.

Selon des médias flamands, deux suspects ont été interpellés dans la matinée à l’aéroport international de Zaventem, près de Bruxelles. Aucune confirmation officielle n’a pu être obtenue.

(afp/Newsnet)