Etats-Unis: Barack Obama en champion des classes moyennes

 

Barack Obama est un président affranchi. Il ne cesse d’affirmer sa liberté retrouvée depuis l’amère défaite électorale de son parti démocrate aux élections législatives de novembre dernier. A deux ans du terme de son mandat à la Maison-Blanche, il a décidé de préparer le terrain pour le ou la candidat(e) de son parti à la présidentielle de 2016 en prononçant mardi soir au Capitole à Washington un iscours sur l’état de l’Union populiste. “Nous tournons la page ce soir”, a-t-il lancé au début de son discours. “Ce soir, après une année marquée par la percée de l’Amérique, notre économie croît et nous crééons des emplois au rythme le plus élevé depuis 1999”.

Pour la première fois depuis son élection en 2008, Barack Obama s’est retrouvé face à une majorité de Représentants et de Sénateurs hostiles à sa politique. Mais son message s’adressait aux classes moyennes américaines. Et il est ambitieux: mardi soir, Barack Obama a demandé, comme en 2014 une égalité de salaires entre hommes et femmes, un point sur lequel le Congrès a été incapable de s’entendre l’année dernière. “Rien n’aide plus les familles à joindre les 2 bouts que des salaires plus élevés”, a-t-il martelé. “C’est pourquoi le Congrès doit toujours passer une loi pour faire en sorte qu’une femme reçoit la même paie qu’un homme pour le même travail (…)”.

Comme en 2014, Barack Obama a aussi demandé que les élus agissent pour augmenter le salaire minimum à 10,10 dollars de l’heure. En avril dernier, les Sénateurs républicains avaient enterré un projet de loi démocrate. Barack Obama n’a pas hésité à les interpeller mardi soir: “Et à tous ceux qui, au Congrès, refusent d’augmenter le salaire minimum, je dis ceci: si vous pensez vraiment que l’on peut faire vivre une famille en travaillant à temps plein et en gagnant 15 000 dollars par an, allez-y. Essayez!”. Le président a enchaîné: “Si ce n’est pas le cas, votez pour donner une augmentation à des millions d’Américains qui travaillent dur”.

Barack Obama s’est aussi posé en champion du congé maladie et du congé materité: “Nous sommes le seul pays développé sur cette Terre qui ne garantit pas à ses travailleurs les congés maladie et maternité”, a-t-il affirmé avant de demander au Congrès de faire passer une loi pour garantir le congé maladie. Le président américain a aussi proposé d’accroître les déductions fiscales pour les familles avec enfants.

Dans ce discours largement consacré à l’économie et à son programme pour les classes moyennes, Barack Obama a également abordé des autres sujets qui ont marqué les Américains en 2014. Il n’a pas oublié les émeutes de Ferguson à la suite de la mort de Michael Brown, un jeune noir abattu par un policier qui n’a pas été poursuivi en justice. “Nous avons peut-être des avis différents sur ce qui s’est passé à Ferguson et à New York (ndlr: où Eric Garner, un noir, est mort après au cours d’une arrestation brutale par un policier blanc et 2 policiers ont été récemment abattus par un Afro-Américain)”, a déclaré Barack Obama. “Mais nous pouvons sûrement comprendre un père qui a peur que son fils ne puisse pas rentrer à la maison sans être harcelé”.

Le président a aussi souligné sa décision historique à propos de Cuba le mois dernier. “Notre changement de politique peut transformer un hétitage de méfiance dans notre hémisphère”, a-t-il lancé avant de saluer Alan Gross, le prisonnier américain détenu pendant 5 ans à Cuba avant d’être libéré le mois dernier. Celui-ci faisait partie des invités de Michelle Obama mardi soir au

Capitole. En matière de politique étrangère, Barack Obama a aussi promis une victoire contre les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et en Syrie: «Cet effort prendra du temps. Il faudra se fixer sur ce point de mire. Mais nous réussirons». Dans l’immédiat, Barack Obama va devoir tenter de convaincre les parlementaires de donner une chance à certaines de ses propositions, ce qui est loin d’être acquis.

Le président à néanmoins mis l’opposition républicaine dans une position difficile. Les conservateurs ne cessent de réclamer des réductions d’impôts pour accélérer la croissance de l’économie américaine. Après avoir décidé de reprendre des relations diplomatiques avec Cuba et de régulariser des millions de sans-papiers en décembre, deux prises de position critiquées par les républicains, Barack Obama les met aujourd’hui au défi de coopérer avec lui pour réduire les impôts et améliorer les conditions de vie des classes moyennes.

(Newsnet)