
L’armée chinoise a renforcé sa présence dans le Xinjiang, région frontalière de huit pays, dont l’Afghanistan, en resserrant «vigoureusement» les contrôles aux frontières, a indiqué vendredi le quotidien officiel China Daily.
Pas moins de 27’164 suspects ont été arrêtés au Xinjiang en 2014, un bilan en hausse de plus de 95% par rapport à 2013, a rapporté le journal, citant les données du procureur-en-chef Nixiang Yibulayin.
«Nous avons raccourci les délais entre les arrestations et les poursuites pénales dans les principales affaires terroristes, afin que les suspects puissent être jugés aussi vite que possible, ceci afin de montrer la détermination de la région dans la lutte antiterroriste», a déclaré ce responsable.
Procédures expéditives
Dans le même temps, le China Daily appelait dans un éditorial consacré aux errements de la justice à mettre fin aux procédures expéditives et à «la soif anormale» de résultats spectaculaires et de verdicts punitifs, y compris en ayant recours à la torture pour arracher des aveux. Le Xinjiang n’était pas cité dans l’éditorial.
Selon le procureur, la procédure pénale accélérée a été appliquée notamment aux auteurs d’un «attentat terroriste» qui avait visé une rue commerçante de la capitale régionale Urumqi, où les assaillants avaient foncé dans la foule à bord de deux véhicules et en lançant des engins explosifs.
Au total 39 personnes avaient été tuées, ainsi que quatre assaillants. Plus de 90 personnes avaient été blessées, selon le bilan officiel.
Troubles meurtriers
Le quotidien n’a pas détaillé le renforcement de l’armée au Xinjiang, signalant toutefois l’envoi de trois nouveaux généraux – Li Wei, Ye Jianjun et Han Bingcheng – dans la région, sur fond de retrait militaire américain d’Afghanistan.
Immense région aux confins occidentaux de la Chine, le Xinjiang est en proie à une résurgence de troubles meurtriers, avivés par les tensions entre Han (l’ethnie majoritaire chinoise) et Ouïghours (musulmans turcophones).
Les autorités centrales ont opté pour une stratégie de répression implacable contre les militants ouïghours, invariablement qualifiés de «terroristes» ou de «séparatistes».
(afp/Newsnet)