Un ministre enlevé en Centrafrique

 

Le ministre centrafricain de la jeunesse et des sports, Armel Ningatoloum Sayo, a été enlevé dimanche 25 janvier par des hommes armés, a-t-on appris auprès de son épouse, Nicaise Danielle Sayo, qui a assisté au kidnapping.

« Mon mari [a été] effectivement enlevé au quartier Galabadja dans le 8e arrondissement [nord de Bangui]. C’était ce matin aux environs de 9 heures, alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture de commandement. Nous étions trois dans le véhicule en train de rentrer de l’église. Les ravisseurs sont arrivés à bord d’un taxi non numéroté, ni immatriculé. »

Selon une source proche de la famille, « le ministre et son épouse rentraient du culte à l’église protestante de Galabadja, quand deux véhicules ont foncé sur sa voiture et bloqué sa progression ».

« Quatre hommes armés étaient à bord. Trois sont sortis et ont tiré des coups de feu en l’air. Le ministre leur a demandé “Quel est le problème ?”, mais ils lui ont intimé l’ordre de monter à bord du taxi. Il est donc monté, ils ont fouillé la voiture et pris le sac de son épouse. Puis ils sont partis en direction du 4e arrondissement [quartier de Boy-Rabe]. »

Des enlèvements en série

Le rapt n’a pas encore été revendiqué. C’est la première fois qu’un membre du gouvernement en fonction est kidnappé au Centrafrique. Armel Ningatoloum Sayo était le chef de la rébellion Mouvement Révolution-Justice basée dans le nord-ouest du pays. Il est entré au gouvernement après la signature de l’accord de cessation des hostilités du 23 juillet.

Cet enlèvement survient deux jours après la libération de l’humanitaire française Thérèse « Claudia » Priest, kidnappée lundi 19 janvier par des anti-balaka en compagnie d’un Centrafricain travaillant pour la même ONG médicale catholique, Codis. Une employée de la Mission des Nations-unies en République centrafricaine (Minusca) enlevée mardi par des individus armés dans la capitale a été elle aussi libérée.

Lire le récit de notre correspondant (en édition abonnés) : Série d’enlèvements à Bangui

La République centrafricaine est déchirée par les affrontements entre anciens rebelles musulmans de la Seleka et miliciens anti-balaka, qui ont fait des milliers de morts et près d’un million de déplacés.

La France a décidé de retirer progressivement ses troupes de la République centrafricaine, où les soldats de la Minusca sont en cours de déploiement

Le Monde.fr avec AFP et Reuters