
La commune de Dialacoto dans la région de Tambacounda, manque de tout ou presque. Le lancinant problème d’acquisition de pièces d’état civil freine sensiblement le développement de cette commune, du moins c’est ce qu’a laissé entendre le maire. A en croire Bafodé Dramé, le plus jeune édile de la région de Tambacounda par ailleurs étudiant en master II de sciences politiques, la commune est aussi dépourvue de tout. Il n’y ni électricité, ni eau courante encore moins de cases de santé dans les villages. Par conséquent, les populations plus particulièrement les femmes, éprouvent d’énormes difficultés à accéder au seul poste de santé de Dialacoto qui polarise prés de 60 villages. Mais l’autre préoccupation jugée à la limite asphyxiante par le premier magistrat de la commune reste l’inscription à l’état civil. Une grosse épine qui risque d’empêcher l’étudiant Dramé d’emprunter « la route de l’émergence ». En effet, beaucoup de jeunes élèves éprouvent d’énormes difficultés à terminer leur cursus scolaire faute d’extrait de naissance. Ces derniers se retrouvent dans la rue. Le maire de souligner qu’à Dianacouta, il lui a été servi une liste de plus 100 enfants non enregistrés à l’état civil. Pour faire face à cette lancinante problématique, le Mr Dramé a convoqué tous les chefs de villages afin que des solutions soient trouvées et permettre à tous les enfants de disposer d’extraits de naissance. C’est ainsi que des « cahiers de villages » sont remis aux chefs. Ces cahiers servent de registres pour enregistrer régulièrement tous les cas de naissance, de mariage ou de décès. Il leur reviendra la charge de déposer les cas recensés au niveau du centre d’état civil pour l’établissement gratuit d’un acte. En plus, Bafodé Dramé et son équipe envisagent la construction de 3 cases de santé dans les zones les plus reculées, à Dianacouta, Kaboudiara et à Mansadala, histoire de rapprocher d’avantage les populations aux structures de santé afin de réduire drastiquement la mortalité surtout infantile dans cette commune qui souffre gravement d’un enclavement qui ne dit pas son nom. Ici certains villages ne sont pas du tout accessibles pendant l’hivernage car coupés du centre ou de la capitale Dialacoto. L’électricité n’est disponible que pendant 4 heures. Même pour une simple photocopie, il faut faire plus de 30km pour se rendre à Missirah, regrette le maire non sans souligner qu’une solution à long terme est envisagée par le conseil municipal afin de placer cette commune sur les rampes de l’émergence. Jusqu’ici, les populations de Dialocoto dans leur écrasante majorité, continuent d’utiliser l’eau de puits. Une préoccupation qui a fait dire au maire qu’une subvention sera dégagée afin de permettre l’accès à l’eau potable dans les concessions.
Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/