
«Je remets les clés de la ville au roi Momo. (…) C’est lui qui maintenant se débrouillera avec les embouteillages et les travaux pour les Jeux olympiques (de 2016). Je ne reprends le travail que le mercredi des cendres», a déclaré en plaisantant le maire Eduardo Paes. Il venait de s’agenouiller humblement devant le «souverain» qui était accompagné de ses deux princesses.
«Pour la deuxième année consécutive, je déclare le carnaval de Rio ouvert», a déclaré le roi Momo 2015. de son vrai nom Wilson Dias da Costa Neto, ce Carioca de 28 ans avait déjà «régné» l’an dernier.
Brandissant l’énorme clé symbolique de la ville recouverte de paillettes blanches et dorées, Momo s’est lancé dans une samba frénétique, en compagnie du maire et des princesses, dans la chaleur torride de l’été austral.
C’est également au roi de Rio que reviendra la responsabilité d’ouvrir dimanche et lundi les luxueux défilés des écoles de samba qui doivent durer toute la nuit sur le sambodrome devant plus de 70’000 spectateurs. Ils sont considérés comme le plus grand spectacle du monde à ciel ouvert et «l’apothéose» du carnaval.
Mais le sambodrome, qui accueille tous les ans son lot de célébrités – parmi elles cette année le joueur de tennis Rafael Nadal -, n’a pas le monopole de cette grande fête. Dans toutes les grandes villes du pays, les habitants se sont lancés depuis trois semaines dans les «blocos», les défilés populaires aux rythmes endiablés.
Tenues très légères
Les Brésiliens attendent ces blocos toute l’année pour exprimer leur grand art de faire la fête, et aussi oublier leurs problèmes: cette année, la crise économique, la sécheresse et le scandale de corruption qui secoue Petrobras, la compagnie phare du pays.
A Rio, dès ce vendredi, trente blocos devaient investir en musique les rues de plusieurs quartiers de la ville. Dans ces blocos, les femmes se trémoussent dans des tenues souvent très légères. Pour les hommes, il suffit d’exhiber abdominaux et biceps. Les moins en forme choisissent un accoutrement fantaisiste pour attirer le regard des filles, car la drague est la règle d’or dans ces blocos.
Se libérer du stress
«Le Brésilien se prépare pendant 361 jours pour le carnaval. Ce sont des jours où le pays se libère du stress qu’il accumule toute l’année», a expliqué jeudi à la chaîne de TV Globo news le danseur et chorégraphe Carlinho de Jesus.
Les hôtels de Rio seront occupés à 78% ces jours, a annoncé l’Association brésilienne de l’industrie des hôtels de Rio. Près d’un million de touristes (à 70% des Brésiliens) sont attendus. Ils rapporteront plus de 1,2 milliard de reais (465 millions de francs) aux coffres de la ville.
Pas moins de 15’000 policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité de la «grande folie», soit 6000 de plus que l’an dernier. La surveillance sera renforcée près du sambodrome et aux alentours des innombrables blocos.
Festivités prolongées
Cette année, Rio va prolonger son carnaval pour célébrer en grande pompe le 450e anniversaire de sa fondation, le 1er mars.
«Le carnaval, qui dure déjà maintenant entre trois et quatre semaines, va se prolonger jusqu’au week-end du 28 février et 1er mars», a expliqué le maire cette semaine en détaillant le programme des festivités.
(ats)