
Une soixantaine d’accrochages ont malgré tout eu lieu et deux civils ont été tués peu après son entrée en vigueur.
«Peu après minuit (heure d’entrée en vigueur du cessez-le-feu, ndlr), des lance-missiles multiples Grad ont atteint le centre du village de Popasna» et tué deux civils, a annoncé Guennadi Moskal, gouverneur pro-Kiev de la région de Lougansk. Les projectiles venaient d’une zone que Kiev estime être contrôlée par des dissidents ne respectant pas l’autorité des Républiques séparatistes.
Les autorités ukrainiennes ont précisé que les combats avaient cessé sur quasiment toute la ligne de front après 03h00, malgré quelques affrontements isolés encore constatés.
«La situation est en voie de stabilisation», a déclaré le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko. «Des groupes armés ont visé nos troupes à 60 reprises avec tous types d’arme, y compris des Grad», a néanmoins dit plus tard un autre porte-parole, Anatoli Stelmakh. Il a précisé que la ville de Debaltseve était «le point le plus chaud» depuis le début de la trêve.
M. Stelmakh a ajouté que les combattants séparatistes avaient tenté à trois reprises de s’emparer du village de Tchornoukhine, à cinq kilomètres à l’est de Debaltseve, mais avaient été à chaque fois repoussés. «Les soldats ukrainiens n’utilisent pas leur artillerie et se contentent de répondre aux attaques ennemies», a-t-il assuré.
Des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), mandatés pour observer l’application du cessez-le-feu, se sont vu empêcher d’entrer à Debaltseve par les rebelles.
Première étape
Mais le «cessez-le-feu est dans l’ensemble respecté» dans la région, a également précisé l’OSCE, ayant seulement noté un échange d’artillerie autour de Debaltseve à 09h00. Les autorités ukrainiennes ont aussi fait état de mouvements rebelles près du port de Marioupol, dernière grande ville de l’Est rebelle que Kiev contrôle.
Les dirigeants séparatistes maintiennent également que le cessez-le-feu est globalement respecté. Un avis partagé par le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko.
Les quatre leaders «ont apporté leur plein soutien à l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité endossant le paquet de mesures adopté à Minsk le 12 février», selon un communiqué de l’Elysée.
Le cessez-le-feu est la première étape d’un plan de paix destiné à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 5500 morts en 10 mois. L’accord de paix conclu jeudi à Minsk entre les dirigeants d’Ukraine, Russie, Allemagne et France prévoit que Kiev et les rebelles commencent à retirer leurs armes lourdes de la ligne de front deux jours après son entrée en vigueur.
Problème de Debaltseve
M. Porochenko a toutefois estimé que le processus de paix était menacé par des actions des rebelles autour de Debaltseve, où les troupes ukrainiennes sont quasiment encerclées.
La journée de samedi a été «la plus chaude de ces derniers mois», d’après Anatoli Stelmakh. Au moins 16 personnes – huit militaires ukrainiens et huit civils – ont été tuées au cours des dernières 24 heures.
(ats)