
Des juges du pôle financier de Paris enquêtent sur trois vols en jet privé de Nicolas Sarkozy en 2012 et 2013 facturés plus de 300’000 euros (quelque 300’000 francs) à une société d’un ami entrepreneur, Stéphane Courbit, a appris mercredi l’AFP de sources concordantes.
DiaporamaLes «casseroles» de Nicolas Sarkozy
Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire le 19 décembre pour abus de biens sociaux, complicité et recel, au préjudice éventuel de la société Lov Group de M. Courbit, ont affirmé des sources judiciaire et proche du dossier.
L’abus de bien social punit le fait pour un dirigeant de faire avec sa société des actes contraires à l’intérêt de celle-ci, dans un but personnel ou celui d’une autre société dans laquelle il a un intérêt.
Factures saisies
Ces vols ont été effectués dans trois avions différents en partance de l’aéroport d’affaires du Bourget, près de Paris, à destination de Doha (Qatar), où l’ex-président s’est rendu en décembre 2012, des Etats-Unis fin janvier 2013, et d’Abou Dhabi (Emirats arabes unis) en février 2013.
Selon une source proche du dossier, les factures saisies par les enquêteurs montrent que le premier vol a été facturé 102’000 euros à Lov Group, le deuxième 95’000 euros et le dernier 104’000 euros.
En septembre, l’avocat de M. Courbit, Christophe Ingrain, avait justifié auprès de l’AFP ces trois voyages par le projet de son client de créer un fonds d’investissement dans lequel Nicolas Sarkozy était impliqué.
Mais ce projet avait été abandonné après l’inculpation (mise en examen) pour abus de faiblesse de M. Courbit dans le dossier judiciaire lié à la milliardaire Liliane Bettencourt, avait expliqué l’avocat.
Au procès Bettencourt
Stéphane Courbit comparaît actuellement au procès Bettencourt à Bordeaux (sud-ouest). Il est soupçonné comme neuf autre prévenus d’abus de faiblesse sur l’héritière de L’Oréal, au sujet d’un investissement de la vieille dame de 143 millions d’euros dans Lov Group.
Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un non-lieu dans cette affaire, après avoir aussi été inculpé pour abus de faiblesse.
Mais du financement de ses campagnes présidentielles à son inculpation pour corruption, l’ancien chef de l’Etat est cité dans plusieurs dossiers judiciaires susceptibles de contrarier ses ambitions pour la présidentielle de 2017.
(afp)